"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

La revanche Ubf (Fcbe), au nom de Yayi Boni !

Editorial de Arimi Choubadé parus dans le quotidien béninois Le Nokoué du 26 septembre 2007

 

La succession de Soglo, à la mairie de Cotonou. Annoncée comme le nouveau séisme politique en gestation. La citadelle conquise ferait déjà l'objet de simulations de partage. Les perdants d'il y a 5 ans sur le retour, au galop, grâce à un nouvel attelage : le changement.

Désargenté, diabolisé, traqué, en 2002, Soglo n'a dû son salut qu'à une seule chose, sa réputation. Les gens étaient sûrs au moins qu'une mafia foncière tentaculaire ne leur ferait pas perdre leurs parcelles ; que la complaisance ne guiderait pas les distributions de poste à Wologuègè ; que les ressources de la ville ne serviraient pas à entretenir une ribambelle de maîtresses et de faux rejetons ; que la ville gardera au bout de la course au moins une chance de s'en sortir.

On laisse le soin aux spécialistes de bonne gouvernance de tirer les conclusions les plus pointues avec nuances, analyses et statistiques à l'appui. Néanmoins, on peut constater que les conflits domaniaux ont disparu de la clameur publique en dehors de ceux antérieurs à 2002. Le conseil municipal ne compte aucun propriétaire terrien – chose rarissime depuis des décennies. De nombreux rêves transformés en milliards d'investissements se mettent en musique progressivement. Des études finalisées attendent d'être déclinées en actions visibles sur le terrain. Et puis, les partenaires au développement se bousculent au cabinet du maire.

En face, aucune visibilité. Une nébuleuse d'intérêts dont l'argumentaire ne varie plus depuis avril 2006. La vague Yayi. Pour quel projet, et quel but ? Ce dont on est sûr, c'est que le recrutement et les méthodes empruntent les mêmes dadas qu'à l'époque Ubf (Union du Bénin du futur). Un conglomérat de rentiers qui ne jurent que par leur capacité à arroser les électeurs de moyens trébuchants ponctionnés sur les marchés publics et autres sous-traitances occultes.

Contrairement aux certitudes de la propagande, l'enjeu n'est pas Yayi Boni. Personne ne lui conteste des compétences avérées. Autrement, Soglo ne l'aurait jamais coopté à la Bceao à l'époque où l'excellence est l'unique critère de référence. Mais ce n'est pas lui qui siègera à Wologuèdè. Il continue d'ailleurs de solder le plus péniblement du monde l'expérience de la Fcbe aux législatives. Les scandales, l'affairisme, le parlement qui s'enfonce chaque jour un peu plus dans l'abîme de l'incompétence et de l'amateurisme.

A la différence de Sarkozy, qui peut s'offrir toute sorte de fantaisie, parce qu'entouré de cadres politiques remarquables, Yayi Boni voit se refermer autour de lui le cercle maléfique des « mêmes cadres qui produisent toujours les mêmes dégâts ». Ce qui explique qu'il soit sollicité de toute part au sujet du moindre arbitrage. Car si le locataire de l'Elysée s'invite dans tout, celui de la marina est appelé dans tout. On l'imagine occuper à discipliner les députés sous procuration au même moment où il est appelé à palier au retour des tas d'immondices himalayens ou à voler au secours de populations de nouveau à la merci des voleurs de parcelles comme cela se voit à quelques encablures de Cotonou.

Aucun bailleur de fonds n'osera prendre des options sur une cité sans gouvernail. Comme avait tari la prime à la démocratie en 1996, la prime à la décentralisation prendrait également d'autres destinations. Les femmes des marchés vues dans les rues de Cotonou ces derniers jours ne disent pas autre chose.

A bon entendeur… !

 



26/09/2007
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