Nous avons droit à l'espoir
De l’espoir dans le changement
vendredi 18 juillet 2008
Arimi CHOUBADE
Rédige le 18 juillet 2008
Très facile de déterminer le niveau du moral des
Béninois deux ans après la vague cauris. A la cheville. Surtout pour les
candidats aux interminables queux autour des stands de rationnement de vivres
sur les places publiques. Les signes de la grisaille s’observent dans le
quotidien, la recherche de pitance, le déplacement, le marché, le repas, les
salaires (pas ceux des ministres), la fourniture d’eau et d’électricité.
Mondiale, la crise dirait-on du côté de
On suppose que tous les Béninois souhaitent que
le prix du maïs cesse d’enchaîner les records – en dehors de ceux qui palpent
le million et plus par mois malgré un abattement de 25% sur leurs salaires – et
que le gouvernement arrête les hausses sur les hydrocarbures à chaque conseil
des ministres. Et qu’on continue de croire qu’il existe des gens pour et d’autres
contre l’émergence promise. La communauté de destin commande que la nation
trouve en son sein des ressources indispensables à sa marche vers moins de
souffrance. Une nécessité d’unité qui proscrit la notion d’Etat-individu d’un
leader messianique, envoyé de Dieu, investi de la mission de chausser les
bottes de Moïse, conducteur de peuple élu.
Deux ans déjà que le tout politique régente tout.
Le coton, l’électricité, la corruption, l’éducation, tout est prétexte pour la
propagande. Parce que les nouveaux princes ont misé sur une mise en orbite
providentielle à l’aide d’incantations, de prières et de jeûnes. Il faut plus
que joindre les deux mains et implorer le ciel pour que la croissance
enregistre deux chiffres. Les gens ont besoin de travailler que d’être
distraits par des invitations collectives à des poses de pierre, à des
meetings, à des fêtes improvisées. Tout tourne autour d’une personne, le chef
de l’Etat. 24 mois que cela dure.
Sans verser dans la démagogie des propositions
alternatives, je crois qu’il faut pouvoir rompre avec la chianlis en période
non électorale. C’était vraiment un gâchis de lancer le chef de l’Etat dans des
opérations de rabattage d’électeurs pour des législatives et des communales au
détriment du bilan à défendre à la prochaine présidentielle. Le recours à la
fantaisie alors qu’on dispose d’un budget dépourvu de marges de manœuvre
réelles ne semble pas être bien pensé. La mission est claire,
constitutionnelle : « élaborer la politique de la nation et garantir
l’unité nationale » pendant la durée d’un mandat. On s’en est beaucoup
éloigné avant même la moitié du mandat.
Les Béninois peuvent retrouver un mental fort si
ceux qui les gouvernent reviennent à un discours audible fondé sur le
fonctionnement normal des institutions, le respect de la loi et des libertés
fondamentales, la libre expression, l’accès équitable aux ressources
nationales, la dépolitisation de l’administration publique et la propagande
mensongère.
Nous avons droit à l’espoir, avec ou contre
Yayi !
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