"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Accusé par le G13 dans un mémorandum :


 
Boni Yayi s’explique
 

LE BENINOIS LIBERE  - - 22 janvier

Les chances pour Boni Yayi et le G13 de parler le même langage lors des prochaines municipales sont éteintes. La rencontre entre Yayi et le groupe de Issa Salifou n’a rien apporté pour déblayer le terrain. Au contraire les deux parties se sont quittée chacune campée sur sa position. La rencontre du dimanche a été pour Boni Yayi, plus que pour chercher une voie de sortie de crise, l’occasion d’attaquer. Les interlocuteurs du chef de l’Etat n’ont pas digéré la manière avec laquelle il a conduit les débats à la rencontre. Sur les 4 heures qu’a duré le tête à tête, Boni Yayi lui seul avait gardé le crachoir pendant 3 heures 45 mn environ. Les amis de Issa Salifou n’ont parlé qu’un quart d’heure. Très touché dans son orgueil au sujet de la publication du mémorandum, Boni Yayi a rappelé à ses interlocuteurs qu’il ne doit à personne son élection à la magistrature suprême qu’à Dieu. Occasion pour le prince du Changement de revenir avec ses phrases fétiches : Le Changement est et serait d’essence divine et toute personne qui osera se mettre en travers s’exposera à la colère de Dieu. Allusion faite aux harcèlements faits sur la personne des députés, Issa Salifou et Antoine Dayori. Précisément pour ce qui concerne le cas de ce député, Boni Yayi a dit n’avoir connaissance de son dossier que récemment et n’a même pas encore lu le rapport à lui fait par le ministre Kassa sur le problème. Toute chose qui renforce les idées que le G13 a de lui concernant cette question. Car, faut-il encore le rappeler, les députés s’attendaient à une discussion franche sur le problème ce qui aidera à situer les responsabilités en vue d’une solution définitive. Mais à leur grande surprise, Boni Yayi a esquivé la question. Le plus grave au cour de la rencontre aura été le sentiment du chef de l’Etat à l’endroit de ces députés. Boni Yayi dit n’avoir aucune confiance en eux et ajoute même avoir peur d’eux. Pour lui ces gens ne sont pas en train de l’aider à gérer le pays et le fait qu’ils n’acceptent pas de rejoindre sa liste pour les municipales est la preuve même de leur objection à ses actions. Mais le chef de l’Etat oublie qu’il y a longtemps que sa conception du pouvoir est dépassée. On ne mobilise les hommes en démocratie que sur la base de leurs intérêts ou tout au moins qu’autour d’un consensus. Exiger du G13 de le rejoindre sur sa liste est trop mal venu dans l’état actuel des choses. Les députés du G13 attendaient de Boni Yayi qu’il s’inscrive dans une dynamique de père qui après avoir écouté les doléances de ses enfants cherche à les réunir autour de la cause familiale en évacuant un à un les pommes de discorde et en prônant le consensus. Mais quand ils ont vu le docteur Boni Yayi sur de gros sabots ils se sont dits qu’il n’y a plus d’espoir et chacune des deux parties peut maintenant se battre sur le terrain et s’imposer. Voilà qui ouvre les hostilités politiques entre la Fcbe de Boni Yayi et chacune des formations politiques regroupées dans le G13. Espérons que par des manières dont le Changement est seul à en avoir le secret, Salé, Gbadamassi, Dayori et les autres ne soient mis en prison avant le déroulement de ces municipales. D’ailleurs Gbadamassi lui est un habitué de ce genre de situations.

Aboubakar SIDICK



24/01/2008
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