"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Après les débats houleux au Parlement:

Des députés en réunion secrète hier

5 mars 2008
Après avoir mené des débats houleux au Palais des gouverneurs, plusieurs députés se sont retrouvés en conclave hier à l’hôtel Ayélawadjè 2 de Porto-Novo aux environs de 19 heures 30 minutes. Toutes tendances confondues, ils sont allés, a-t-on appris, harmoniser se mettre d’accord sur certains points en vue de la destitution de leur président Mathurin Nago.

Selon des informations de plus en plus concordantes, les 2/3 des députés, condition sine qua non pour la destitution du président Mathurin Nago sont presque acquis. A ce sujet, la réunion secrète d’un groupe de députés dans la nuit d’hier à l’hôtel Ayélawadjè 2 sis au quartier Tokpota 2 dans le cinquième arrondissement de la ville de Porto-Novo serait la dernière ligne droite pour finaliser le projet. A en croire des riverains, ce n’est pas pour la première fois qu’une rencontre de cette nature se tient dans cet hôtel. Le premier rendez-vous s’est tenu le dimanche 02 février 2008. Les discussions auraient duré jusque tard dans la nuit. Comme hier, toutes les tendances politiques de l’Assemblée Nationale étaient présentes. Chacune d’elles aurait donné son accord de principe pour que le processus de la destitution de Mathurin Nago soit enclenché aussitôt après les débats sur la réponse du président portant sur la lettre des 38 députés sur le contrôle de sa gestion. Après donc les débats d’hier, il était retenu que les concertations se déroulent dans le bureau du deuxième vice président de l’Assemblée Nationale Antoine Dayori. Mais finalement, c’est l’hôtel Ayélawadjè qui va accueillir les députés. Raison de discrétion, et surtout loin des regards de la presse, devenue un peu trop curieuse. Il était même annoncé que c’est la résidence du président du Parti du Renouveau Démocratique (Prd) Me Adrien Houngbédji à Adjina dans le troisième arrondissement de la ville qui allait accueillir cette horde de députés mécontents. Dans les parages du domicile du leader des choco choco, se trouvaient des agents des services spéciaux identifiés un peu plus tôt dans les couloirs de l’Assemblée Nationale. Les députés informés ont fini par rejoindre l’hôtel Ayélawadjè de manière détournée. 

Environ 2 heures de discussions

  La rencontre qui a démarré un peu après 19 heures 30 minutes dans la nouvelle salle de conférence de l’hôtel Ayélawadjè a pris fin exactement à 21 heures 15 minutes. Rien n’a filtré des indiscrétions. Tous les députés interpellés n’ont rien déclaré. Ils sont repartis des lieux, mais pas comme d’habitude. Habituellement donc, ils retournent à Cotonou en cortège. Ce qui n’était pas le cas hier. Chacun a sa direction. Selon plusieurs sources, de grandes décisions hostiles au gouvernement ont été prises. Ce qui laisse présager que les prochains jours seront déterminants à l’Assemblée nationale. Le président Mathurin Nago et quelques membres du bureau ne sentent plus la rose. Des indiscrétions indiquent clairement que le plan concocté contre la 2ème personnalité du pays serait en passe de s’élargir et devra régler aussi le cas de ses autres collègues qui ont entériné la désignation des représentants de l’Assemblée nationale à la Cour Constitutionnelle le lundi dernier. Ce qui montre qu’on s’avance inexorablement vers la mise en place d’un autre bureau de l’Assemblée nationale.  

Une autre lettre pour Nago

  Les participants à la concertation secrète de la nuit d’hier à Porto-Novo se seraient entendus sur une nouvelle lettre à adressée au président Mathurin Nago, encore sur le contrôle de sa gestion. La lettre aurait déjà reçu plus d’une vingtaine de signatures à la rencontre d’hier. La nouvelle correspondance insiste sur d’autres précisions pour contourner les obstacles de la plénière houleuse du mardi dernier. Règlement Intérieur en main, les députés Ismaël Tidjani Serpos, Epiphane Quenum, Issa Salifou, Antoine Dayori, Sacca Ficara et bien d’autres figures remarquables du parlement hostiles au pouvoir du changement ont montré le danger qui guette la démocratie béninoise et les menaces ainsi que les intimidations dont sont objet nombre d’entre eux. Ils ont souligné qu’il urge de se mettre ensemble pour des actions concertées. Aussi, ont-ils manifesté leur volonté politique afin de sauver les populations et le pays qui selon eux est actuellement mal gouverné et toutes ses institutions sont gérées par un seul pouvoir. D’autres députés participants qui se disent très prudents, ont fait remarquer que la séance d’hier a été levée. Pour l’instant aucun autre rendez-vous n’a été fixé pour débattre du sujet. Ils expliquent qu’il risque d’en être ainsi jusqu’à la fin de cette troisième session extraordinaire.

  Jean-Christophe Houngbo



05/03/2008
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