"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

La tension est désormais vive au Palais des Gouverneurs de Porto-Novo suite à la déclaration faite le jeudi 03 juillet 2008 par le président Mathurin Nago à sa sortie d'audience avec le Chef de l'Etat. Un changement de température qui montre bien que le président de l'Assemblée nationale ne peut désormais compter que sur lui-même Boni Yayi n'étant plus contre sa destitution.
Quelle mouche a piqué Mathurin Nago pour qu'il tienne les propos décriés par la plupart de ses collègues. La question continue d'agiter les esprits dans le camp des députés proches du président Mathurin Nago qui ne savent plus quoi faire. Les débats au Palais des Gouverneurs hier ont montré jusqu'à quel point les députés sont déçus de leur président. Mais ce que beaucoup ne comprennent pas, c'est le fait que le président Nago, au cours de sa déclaration, n'ait  éprouvé aucune gêne à traiter ses collègues de vendus. Et quand de tels propos sont tenus après un entretien avec le Chef de l'Etat, la liaison est vite faite. Nago ne peut pas se permettre une telle légèreté sans informer au préalable qui de droit. Certains pensent même qu'il a été instruit à cet effet. Et même si c'est le cas, n'avait-il pas lui-même le flair politique nécessaire pour éviter un tel piège ? A sa place, un homme politique averti ne ferait jamais une telle déclaration. La preuve est qu'en le faisant aussi naïvement, Nago se livre pieds et mains liés aux députés qui voulaient déjà de son départ. Un départ qui ne gênerait en rien Boni Yayi qui a réussi déjà à avoir sa Cour Constitutionnelle. Le contexte politique aujourd'hui est tel qu'une déclaration du genre n'était pas indiquée. C'est pourquoi des proches du président Nago continuent de douter de ce que l'homme ait de son propre chef et agi en toute responsabilité. N'empêche, même si c'est de commun accord qu'il l'a fait, tout porte à croire qu'il est désormais responsable de ce qui lui arrive et que cette audience avec Boni Yayi constitue à n'en point douter la goutte d'eau qui a fait déborder le vase.