Au delà de l’opposition…
Rédigé
le 09 novembre 2007 par Arimi CHOUBADE
Il
n’est pas le seul, Houngbédji, à vivre mal le pluralisme à la béninoise. Un
système qui n’évolue pas seulement sans opposition. Il est pratiquement sans
partis politiques aussi. Les quelques rares qui continuent d’officier dans le
pays n’arrêtent plus de râler contre des pouvoirs publics qui les considèrent à
peine comme des associations électorales privées de tout droit sauf lors des
scrutins. Même là encore, ils doivent discuter les suffrages avec les Ovni qui
ne résistent pas à la convocation du corps électoral.
Qu’est-ce
qu’est devenue aujourd’hui la légitimité populaire au Bénin ? Le chef de
l’Etat a été élu au suffrage universel direct. De même que les députés et les
conseillers municipaux. Un répertoire constitutionnel qui ne connaît ni
ministre ni conseiller technique ni fondateurs et animateurs de mouvements de
soutien. Et pourtant ce sont ces derniers qui régentent la vie publique
nationale depuis des années. Il suffit d’exhiber un titre de nomination (sans
vote) pour s’arroger le droit de parler au nom du peuple. Le politicien, lui,
se contente de trimballer l’image du mal aimé, habilement policée auprès de
l’opinion.
Etre
politique à la place des politiques tout en feignant de dédaigner une
corporation dont on usurpe des prérogatives constitutionnelles. Un sport
privilégié de tous les fonctionnaires et assimilés de
Pour
exister en tant que parti politique, le cahiers des charges est sans
complaisance : représentativité nationale à travers l’adhésion prouvée de
Béninois originaires de toutes les 12 départements du pays ; obligation
d’obtenir au moins 5% de suffrages à une élection nationale ; perte d’existence
en cas d’absence à deux élections nationales consécutives ; déclaration
solennelle d’appartenance à l’opposition (ou pas) à publier au journal
officiel. Un mouvement (ou un machin de ce genre) ne représente par contre que
l’ombre de son initiateur.
Le
régime politique en vogue dans ce qui est considéré comme le laboratoire de la
démocratie en Afrique se résume finalement en une banalisation de la légitimité
populaire à travers un insidieux processus de fragilisation des formations
politiques légalement constituées. Quoi qu’on dise, aucune faculté de sciences
politique n’enseigne la quintessence de la vie publique béninoise à son
étudiant. Quelques rudiments d’ordre général peut-être. Les partis politiques
demeurent le socle de l’édification d’une classe politique responsable.
Le
danger des nominations en rase campagne réside dans le parasitage de l’appareil
administratif par des éléments inconnus et non maîtrisables, probablement
dévoués à des puissances occultes. Ce qui déjoue tout l’échafaudage constitutionnel
destiné à ériger des chapelles et des groupes d’hommes et de femmes astreints à
partager un idéal commun sur le devenir de la nation. Le fait même de se
retrouver par affinité est un gage de brassage et d’intégration. Ce qui n’est
pas le cas des snipers isolés qui débarquent, prennent leur part, brouillent
leurs arrières et repartent sans laisser d’adresse. La terre brûlée !
C’est largement suffisant que le président de
La fin
des partis signifie aussi la fin de la démocratie.
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