"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

LE BENINOIS LIBERE  - - 8 avril

 Curieux que d’apprendre qu’un parti au pouvoir veuille se retirer d’une élection pour des raisons jugées par certains comme purement artificielles. Un comportement jusque-là propres aux opposants .Car il est difficile de voir dans un pays africain un parti au pouvoir crier à la fraude ou vouloir s’abstenir à participer à une élection. Dans le cas d’espèce la raison est toute simple. Le chef de l’Etat leader de la Fcbe aurait, en homme prévoyant commanditer un sondage à un institut français pour évaluer les chances des Fcbe aux prochaines élections. Les résultats ont été des plus alarmants. Contrairement au souhait du camp Yayi la Fcbe perdra Cotonou, Parakou et naturellement Porto-novo. Le plus difficile à supporter selon les résultats du sondage est que le chef de l’Etat perdra 55 autres communes des 77 en compétition. Un échec d’autant plus cuisant qu’il y a moins de deux ans la même personne se faisait élire par 75% des Béninois. Ne sachant donc plus quoi faire pour remonter la pente en un temps si bref, il a été suggéré au camp présidentiel d’allonger autant que faire se peut la date de tenue des élections. Or déférant à son rôle de chef de l’Exécutif Boni Yayi avait déjà convoqué le corps électoral pour le 20 Avril. Et même les tergiversations relatives à l’invalidation du bureau de la Cena n’ont rien pu faire pour justifier le décalage de la date du 20.Il n’y avait donc pas mieux que de faire feu de tout bois pour en arriver à un blocage fut-il typiquement artificiel. On comprend donc aisément les raisons du souhait de la Fcbe de se retirer des présentes communales. Une dernière cartouche pour atteindre le but visé de voir les élections renvoyées au calendes grecques le temps pour la Fcbe de se muscler les jarrets pour la suite de la compétition. C’est dans cette même logique que le ministre du gouvernement chargé de financer la Cena s’est inscrit en trouvant quelques prétextes pour bloquer tout paiement à quelques jours de la date fatidique du 20 Avril 2008. Une intention que certains partis politiques ont capté de justesse et sont en train de prendre des mesures pour décourager. Par exemple le G13 en conclave hier jusqu’à 3 h 25 veut comprendre les raisons juridiques et étatiques qui pourraient justifier cette décision de Soulé Mana Lawani. C’est pourquoi pour rappeler que nous ne sommes pas dans une oligarchie et surtout pour répondre à sa logique du tac au tac, Issa Salifou, Sacca Fikara Edmond Agoua et les autres ont sacrifié la nuit d’hier à ce matin pour produire une requête d’assignation de l’actuel ministre des finances devant la haute Cour de justice. Ce sera un autre écrou 24 dans la gorge de Boni Yayi dont la digestion ne sera pas avant 2011.

Aboubakar TAKOU