Après le show télévisé du porte-parole :
Parole aux confrères « patriotes »
mardi 29 janvier 2008
Arimi CHOUBADE
Rédigé le 30 janvier 2008
Comme on peut s’en douter, les confrères
« patriotes » se délectent de la démonstration de biceps de la part
du pouvoir. De la fin de la récréation, se surprend à écrire un confrère pour
justifier la minable prestation télévisée d’un porte-parole du chef de l’Etat
en mal d’efficacité et de crédibilité. De la même veine que la bande
d’écrivaillons qui se délectent par avance du cataclysme qui s’annonce sur
leurs collègues dont l’impertinence récurrente empêche le régime à jouer au
prédateur impuni des libertés fondamentales.
L’objectif de cette chronique n’est pas de leur
faire la morale sur le devoir de solidarité vis à vis d’une corporation menacée
de toute part. Leur prédisposition actuelle ne permet pas d’être perméable à un
tel discours. Employés pour la plupart par des promoteurs dont l’unique agenda
reste l’abêtissement de l’opinion publique. Le changement s’est donné les
moyens de créer ses propres organes. Le contraire aurait étonné dans un
contexte d’inflation des dépenses extrabudgétaires ouvrant grandement les
portes de la spéculation, du blanchiment, des paradis fiscaux et des
dissimulations de deniers publics.
A la publication des résultats du recul
démocratique au Bénin en matière de liberté de presse par Reporters sans
frontières, certains confrères ont embouché la trompette du manque de
professionnalisme des journalistes. Comme si les critères d’appréciation
obéissaient à des considérations liées à la qualité des productions. Les
animateurs les mieux formés des professions liées aux médias au Bénin sont
passés par des écoles à l’étranger. La logique aurait voulu que ces détenteurs
du savoir journalistique détiennent la palme en matière de liberté de presse si
tant est que le professionnalisme constitue un rempart pour les apprentis dictateurs
et autres laudateurs invétérés. Les bons classements du quartier latin de
l’Afrique dépendaient plus à l’environnement politique qui a changé depuis 2006
avec les conséquences que l’on sait.
Au commencement étaient les libertés. Sans elles,
Lionel Agbo aurait continué à savourer son « exile » doré européen et
le changement ne serait jamais intervenu en 2006. Au lieu de se contenter de
jouir des fruits de luttes faites par les autres, l’avocat de la marina
s’active à animer une réécriture de l’histoire politique du Bénin. Dans le
mauvais sens. Car les mauvais points enregistrés par la presse béninoise sur le
plan international ne sont rien d’autres que des camouflets pour celui
considéré comme le garant du respect des libertés fondamentales, le docteur Yayi
Boni.
Le providentiel projet de loi sur la suppression
des peines privatives de liberté en matière de délit de presse ou
l’augmentation de l’aide de l’Etat à la presse privée ? Du grain à moudre
pour la propagande. Quelle que soit la colère du docteur-président, il a
compris lui-même comment c’est compliqué dans un pays comme le Bénin de dormir
tranquille avec un journaliste derrière les barreaux. Les cas de Adéchian et de
Adjèvi restent vivaces dans les mémoires. Il y a un an, lors de la présentation
de vœux aux journalistes au palais de la Marina, le maître des lieux trouvait
nos visages tristes. Aujourd’hui, ils lui paraissent dangereux. Comprenne qui
pourra.
On ne fera pas l’injure à un brillant avocat et à
un docteur émérite d’enseigner les contraintes de la vie publique.
Comment ne pas se souvenir des avertissements de
l’honorable Rosine Soglo : Ne nous faites jamais regretter Kérékou !
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