"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

DISCOURS DU Pt HOUNGBEDJI

RENTREE POLITIQUE D'ABOMEY ET BOHICON




Permettez-moi d'abord de saluer et de remercier avec déférence, le Président Nicéphore Dieudonné SOGLO qui, malgré ses lourdes charges et son agenda national et international très rempli, a bien voulu présider nos travaux.  

 

Monsieur le Président, merci au nom de tous ! Je veux vous assurer de notre totale disponibilité à rester à votre écoute. Parce que vous connaissez le pays au plus intime de lui-même, parce que vous avez exercé les plus hautes responsabilités et parce que, de ce fait, vous représentez une mine de sagesse iné­puisable. Je veux vous assurer de notre volonté de puiser auprès de vous, le ferment de notre réflexion et de nos actions.

 

Permettez-moi ensuite, Chers Amis, de saluer toutes les forces politiques et personnalités de la société civile qui ont bien voulu répondre présent, témoignant ainsi de l'intérêt qu'elles portent à nos assises. Je veux saluer et remercier tout particulièrement le G13, pour le rôle d'aiguillon, le rôle de sentinelle, qu'il joue depuis bientôt deux (2) ans, face aux dérives d'un pouvoir qui n'a cessé de menacer, de brimer, de cor­rompre, d'emprisonner, de militariser pour parvenir à ses fins.

 

Et quelles fins ? Rectifier la démocratie.

 

Mes amis, Membres du G4, de Force Clé et du G13,

 

Aujourd'hui est déjà un grand jour ! Une grande première ! D'aussi loin que je me souvienne, jamais encore dans notre pays, des forces politiques, non impliquées dans l'exercice du pouvoir d'Etat, aussi représentatives par leur poids et leur implantation sur l'échiquier national, n'ont eu à réunir leur cadres et leurs élus en conclave, pour confronter leurs analyses, tracer des perspectives et s'organiser pour améliorer la situation politique, économique et sociale du pays. Oui, aujourd'hui est déjà un grand jour, car nous voici du fait de cet événement, engagés sur des pistes qui mènent à l'unité d'action, pour, ensemble, ouvrir les portes de l'avenir.

 

Je voudrais que nous mesurions le formidable élan que nous créons ici, aujourd'hui. Je voudrais que chacun de nous prenne conscience qu'aux yeux de notre peuple, c'est un tournant qui s'opère, un formi­dable tournant. Ce formidable élan, ce formidable tournant, est souhaité, est voulu, est accompagné par l'immense majorité de nos populations. Car, pour nos populations qui espéraient un véritable changement, les attentes et les espoirs suscités par ce régime se sont transformés en désillusion.

 

Nos populations constatent, désabusées, que : sous le Président YAYI, tout change, pour que rien ne change :

 

·        63 MINISTRES en moins de 2 ans et demie de pouvoir et un nouveau remaniement pointe déjà à l'horizon ;

·        4 DG DOUANE en 2 ans et demi ;

·        3 DG au PORT Autonome de Cotonou en 2 ans et demi ;

·        4 DG à la SBEE, en 2 ans et demi ;

·        2 DG à la SONEB, en 2 ans et demi.

 

Comment voulez-vous, dans une telle pagaille, accroître l'efficacité des administrations, cultiver l'es­prit de responsabilité, obtenir des résultats et contrôler les gestions ? Comment voulez-vous dans un tel dé­sordre faire de l'administration publique un levier de développement ?

 

·        4 MINISTRES de l'enseignement primaire, en 2 ans et demi ;

·        3 MINISTRES aux affaires étrangères en 2 ans et demi ;

·        4 GARDE DES SCEAUX, ministres de la justice en deux ans et demi ;

·        3 MINISTRES au ministère de la jeunesse et des sports en 2 ans et demi ;

·        3 MINISTRES de l'enseignement supérieur, en 2 ans et demi.

 

Comment voulez-vous formuler des orientations, assigner des objectifs ambitieux et les réaliser ?

La suite est connue : un vrai gâchis !

 

Rappelez-vous chers amis, nous avions ensemble voté, il y a quelques années, une ambitieuse réfor­me de l'administration territoriale. L'objectif était de rapprocher l'administration des administrés, de créer de la proximité et de l'autonomie, afin que le développement se fasse à la base. D'où la création de 12 Départements, la création de 77 communes et les pouvoirs donnés aux Maires. Qu'en reste t-il au­jourd'hui ?

 

La réforme de l'administration territoriale est plombée, enterrée. En effet, les départements n'ont fait que changer de nom ; les préfets n'ont fait que changer de titre – Kétou est toujours commandé depuis Por­to-Novo ; Savè est toujours commandé depuis Abomey ; Bassila est toujours commandé depuis Nati­tingou.   

 

Rien de changé donc ! Dix ans après l'adoption de la loi portant réforme de l'administration territoriale !

Oui, la réforme de l'administration territoriale est plombée.

 

Plombée parce que ce gouvernement n'a pas compris que le sujet est très délicat, qu'il ne s'accom­mode pas de l'improvisation, de l'électoralisme et de l'autoritarisme. Il ne peut être résolu que dans le con­sentement mutuel, aux termes d'un dialogue préalablement instauré entre les populations concernées, à travers leurs élus et toutes leurs forces vives, sur la base des intérêts réciproques et des compromis consen­suellement acceptés.

 

            Où en sommes-nous aujourd'hui avec les communes ? Voici, en pdf , l'intégralité du discours       



10/12/2008
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