"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Entretien avec le Sg de la Cstb :

« Le report de la rentrée était un impératif » (Mais il déclare n’avoir jamais été informé auparavant par Boni Yayi)

Le secrétaire de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin Gaston Azoua approuve la décision du report de la rentrée scolaire. Mais il dément les allégations selon lesquelles, il aurait été prévenu par le chef de l'Etat. Il reprécise également la position des centrale sur les Nouveaux programmes d'études (Npe), qui exige leur suppression sans autres formes de procès.

Que pensez-vous du report de la rentrée scolaire que vient de déci­der le gouvernement?

Le report de la rentrée scolaire au 04 octobre 2007 était un impératif qui s'imposait au gouvernement. Cette décision prouve que le chef de l'Etat a pris en compte les in­quiétudes exprimées par les ac­teurs du système éducatif par rap­port à la rentrée précipitée du 17 septembre.

Un journal du pouvoir, en occur­rence, La citadelle Info, a affirmé hier dans sa parution que vous été informé de ce report par le chef de l'Etat. Mais cela ne vous a pas em­pêché d'annoncer le boycott de la rentrée du 17 septembre?

Je n'ai jamais été informé du report de la rentrée prévue au 17 septem­bre par le président Boni Yayi. Ce journal a menti sur mon compte, et c'est bien dommage. Il est vrai que j'ai eu vent de certaines informa­tions qui faisaient état de ce report, mais je ne suis ni le porte parole du gouvernement, ni le chargé de communication pour en informer le public. La Cstb a annoncé son mouvement de boycott à titre pré­ventif. Qu'on cesse donc de dis­traire le peuple. En tout cas les mi­litants de la Cstb font confiance à leurs représentants. Les accusa­tions portées sur moi par ce jour­nal constituent des dérives que nous combattrons et que nous avons toujours combattues à la Cstb.

Le report de la rentrée agit-il sur la grève que vous avez annoncée pour le 18 septembre ?

Le boycott de la rentrée n'est pas l'objet essentiel de notre mouve­ment de grève, ni un préalable à quoi que ce soit. Le report, reporte la grève, mais il ne saurait la désa­morcer. L'occasion est d'ailleurs offerte au gouvernement pour poursuivre les négociations avec la Cstb.

Que dites-vous à ceux qui pensent que la Cstb en fait de trop au mo­ment où les autres centrales syn­dicales essayent d'accorder leurs violons aux actions du gouverne­ment dans la résolution des reven­dications syndicales?

Les autres centrales syndicales ont toujours accompagné tous les gou­vernements du renouveau démo­cratique. Je ne connais pas un ré­gime qui soit passé et qui n'ait pas eu l'appui des confédérations syn­dicales en dehors de la Cstb. Ils ne nous apprennent rien donc de nouveau en évoquant ce problème. Mais ne nous ébranle pas. Ces gen­res de déclarations prouvent que ceux qui sont actuellement aux affaires n’ont pas fait le pays.

De façon concrète, pourquoi récla­mez-vous tant la suppression des nouveaux programmes d'études malgré les mesures correctives annoncées?

Nous le réclamons avec beaucoup d'insistance parce que les popula­tions béninoises aussi le réclament. Et parents d'élèves, et enseignants. Nous ne faisons donc que resti­tuer à la Cstb, l'expression de la grande majorité du pays. Les nou­veaux programmes d'études, comme nous le dénonçons sou­vent, assassinent l'esprit de nos enfants. Il ne s'agit pas d'une ques­tion de correction mais un pro­blème de fond. Et à vouloir corri­ger, on fera du replâtrage et du faux fuyant. Les mesures correctes ne sont en réalité que des prétextes pour cacher le désastre des nou­veaux programmes. On devrait faire d'abord un bilan financier de ces programmes en vigueur depuis 1992 pour qu'on sache combien les partenaires y ont mis et comment les fonds ont été dépensés.

Un dernier message à l'endroit des travailleurs et à tout le peuple bé­ninois.

Je voudrais dire que la Cstb ne lance pas de grève pour grève. Si le gouvernement prend en compte nos différentes revendications, il pourra alors ôter à la Cstb le droit de faire grève. Ce n'est pas d'ailleurs la Cstb seule qui doit faire grève. Si les travailleurs pensent que nos revendications sont justes, ils doi­vent nous soutenir, auquel cas nous subirons tous les déconve­nues.


Christian Tchanou
14 Septembre 2007



14/09/2007
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