Pour la défense des sinistrés du GSM
20 juillet 2007 -Les sinistrés des inondations à Cotonou, on connaît. Nous avons désormais sur les bras les sinistrés du GSM. Sommes-nous sûrs que ces derniers bénéficient de l'attention requise dans le bras de fer engagé depuis peu entre le gouvernement et des opérateurs du GSM de la place ? Quand les gros animaux de la forêt s'affrontent, c'est, dit-on, l'herbe à leurs pieds qui en pâtit.
Oui, qui pense, vraiment, en ce moment, aux intérêts de près d'un million d'abonnés brutalement mis hors jeu, expulsés sans ménagement de tous réseaux de communication, quasiment sommés, impuissants et désabusés, de constater les dégâts et de prendre leur mal en patience ?
L'assainissement nécessaire, voire indispensable, du secteur du GSM vaut-il de sacrifier ainsi les intérêts de un septième de la population de notre pays ? Surtout qu'apparemment on ne sait pas le faire, qu'on le fait mal, que la forme est loin d'y être. Comme s'il suffisait d'aller répétant qu'on ne fait pas d'omelette sans casser des œufs pour croire que la messe est dite, qu'on est quitte de tout engagement, qu'on peut se tirer d'affaire à
Tant qu'on n'aura pas eu des gestes d'excuses et tant qu'on n'aura pas envisagé des mesures compensatoires qui dédommagent quelque peu ces milliers d'usagers qui sont réduits à être aux abonnés absents, on doit se convaincre qu'on n'avance pas dans la bonne direction, qu'on pilote à vue le dossier du GSM, qu'on ne sert pas les intérêts d'une frange importante de Béninois.
Car, à quel logique répond le fait de se servir du même bâton pour frapper indistinctement ceux contre lesquels la puissance publique estime avoir des griefs et ceux, complètement innocents, qui méritent plutôt d'être protégés dans leurs droits. Autrement dit, pourquoi malmener ainsi de pauvres citoyens dont le seul tort aura été de s'être engagés à faire la prospérité du secteur du GSM dans notre pays en y allant de leur poche. Drôle de situation que celle dans laquelle l'on paye pour se faire frapper, l'on est frappé après qu'on eut payé !
N'oublions pas, dans ce décompte des sinistrés du GSM, les gestionnaires des cabines téléphoniques. Dépendent d'eux des milliers de petits détaillants visibles aux carrefours et aux feux rouges. C'est la galère à l'horizon pour près de 50 000 personnes qui lisent désormais, sur l'écran d'une crise, qui ne les concerne que de loin, leur avenir en pointillé, en points de suspension.
Qui s'intéresse vraiment au sort de ces sans voix, de ces laissés pour compte ? Ils viennent d'être brutalement abandonnés sur les bas côtés d'une voie sur laquelle ils pensaient légitimement avoir construit une activité économiquement correcte, génératrice de quelques revenus. Ils ont même créé au passage des emplois, dans un pays où, justement, l'emploi est devenu rare, aussi rare que le fameux mouton à cinq pattes.
N'étant membres d'aucun conseil d'administration d'une quelconque entreprise, ils ne sont parties d'aucune concertation. On décide pour eux. C'est à prendre ou à laisser. Celui qui n'a pas voix au chapitre n'a, en fait, qu'un seul droit, celui de se taire et de subir, en silence. Et Dieu sait que nous parlons là de frères et de sœurs, de compatriotes, de citoyens béninois que nous sollicitons à chaque élection, de citoyens béninois que nous avons embarqué depuis dans l'aventure de la construction d'un Etat de droit, d'un Etat que nous voulons tel.
Ce que nous venons de dire des abonnés du GSM, qui se retrouvent pressés comme l'orange et jetés après usage comme du kleenex, ce que nous venons de dire également des gestionnaires des cabines téléphoniques, défenestrés de leur activité d'un uppercut aussi sec que traître, tout cela vaut pour le personnel régulier des entreprises de GSM en situation. Nous voulons parler de ces pères et de ces mères de famille, de ces soutiens de familles, sur les salaires de qui sont greffés de milliers de bouches sinon de vies. Le spectre du chômage pointe à l'horizon pour chacun d'eux et la nuit risque de tomber brutalement sur leur vie, tel un rapace qui fond sur sa proie.
Il faut se féliciter que dans ce climat d'abandon et de sauve qui peut général, la représentation nationale ait senti comme un impérieux devoir d'interpeller le gouvernement. C'est responsable que l'Assemblée nationale veuille en savoir davantage sur les tenants et les aboutissants d'une affaire dans laquelle des compatriotes sont promis au destin de simples œufs à casser pour le plaisir d'une omelette, des compatriotes ainsi forcés et contraints de payer pour des pots qu'ils n'ont point cassé.
Peut-être que ce coup de fouet aidera à faire sortir nos associations de consommateurs d'une léthargie plutôt incompréhensible, en tout cas, difficile à justifier. Ces associations, pour des raisons qu'elles seules connaissent, semblent avoir donné leur langue au chat. A moins qu'elles tiennent pour alibi les difficultés actuelles à communiquer, ceci expliquant donc cela.
On peut s'attendre également, pour qui connaît l'habileté et l'entregent d'Albert Tévoèdjrè, que le médiateur de la présidence de
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