Prise en mains des dossiers de corruption sous le changement:
Boni Yayi étale les
limites de sa détermination
La
Nouvelle tribune- Le chef de l’Etat, le président Boni Yayi semble de plus en plus
impuissant devant les cas probables de malversation ou de corruption en enregistrés
avant et pendant son règne. Interrogé sur ce qu’il compte faire face à des cas
enregistrés depuis plus d’un an qu’il est au pouvoir, le docteur Boni dit
attendre que les Béninois qui en sont informés lui produisent des preuves.
Que deviennent
l’Ige et l’Ige puis quel sens doit-on encore donner au principe d’obligation de
rendre compte prôné par le président de la République ainsi qu’à
la marche verte qu’il a effectuée il y a quelques semaines pour réitérer sa
détermination à combattre la corruption au Bénin ? Face à ces
interrogations, beaucoup de citoyens béninois semblent désormais perplexes
notamment depuis la diffusion mercredi sur plusieurs chaînes de télévision d’un
entretien que le président de la
République a eu avec un groupe de journalistes sur des
questions d’actualité à l’occasion de la fête nationale du 1er Août. Au cours
dudit entretien et répondant à une préoccupation relative à ce qu’il envisage
faire des cas de corruption ou de mauvaise gestion enregistrés sous le
changement, Yayi, sans grande détermination a simplement dit vouloir compter
sur la contribution du peuple qui, à l’en croire, devrait régulièrement
l’informer, preuves à l’appui des cas dont il a connaissance. Cette réponse du
chef de l’Etat fait désormais douter de sa détermination à lutter efficacement
contre la corruption. Car, des cas de mal gouvernance ont été enregistrés
depuis plus d’un an qu’il est au pouvoir. Au nombre de ces cas, il en a qui
éclaboussent des personnes dites neuves qui sont venues aux affaires avec lui
mais aussi d’anciens responsables traînant déjà des casseroles. Ceci est connu
tant du président Yayi que des institutions officielles chargées de vérifier la
gestion des biens publics. Quant aux preuves, elles ne manquent pas et il
suffira pour Yayi d’interroger les organisations de la société civile telles
que le Fonac, l’Olc, l’Ong Alcrer et autres pour disposer d’éléments sur des
actes de corruption qu’auraient certains de ses collaborateurs ou partisans.
Rien qu’en prenant le cas des deux anciens directeurs généraux de la Sbee qu’il peine à résoudre,
le président Yayi a déjà de quoi donner la preuve de sa bonne volonté en
matière de lutte contre la corruption. Puisse qu’au-delà du fait que certains
des actes de corruption dénoncés par les organisations de la société civile ont
été posés sous le régime du changement, les personnes indexées siègent
aujourd’hui à l’Assemblée nationale grâce au président de la République qui a voulu
les positionner sur sa liste lors des dernières élections législatives. Mieux,
de lourds soupçons pèsent sur plusieurs de ses conseillers techniques et il a
le pouvoir et les moyens de faire vérifier ces soupçons sans attendre que les
preuves ou l’information lui viennent de la rue. A-t-il besoin d’attendre une
contribution du peuple par exemple pour chercher à comprendre l’affaire
relative à l’acquisition d’une turbine à gaz ou la gestion que ses jeunes
conseillers font des fonds mis à leur disposition soit pour sa communication
soit pour la promotion du changement ? Beaucoup estiment que non à moins
de vouloir distraire le peuple puis de l’accuser plus tard de n’avoir pas jouer
sa partition.
Ludovic D. Guédénon