Tête-à-tête hier du président du Madep et du président de l’Assemblée Nationale :
Fagbohoun
rencontre Nago
3 juillet 2008
Président de la
Continentale des Pétroles et Investissement et président du
Mouvement Africain pour la
Démocratie et le Progrès (Madep), le richissime homme
d’affaires, Séfou Fagbohoun, élu député dans la 22ème circonscription
électorale au titre de la cinquième législature, a fait, hier mercredi 02 juin
2008, sa première entrée au Palais des Gouverneurs à Porto-Novo.
Le député fraîchement revenu au bercail, après sa détention dans
la cadre du sulfureux dossier de la
Société nationale de commercialisation des produits
pétroliers (Sonacop) et son séjour sanitaire en France, devrait, die it-on,
aller prendre hier ses attributs de parlementaire. Accompagné de plusieurs membres
de son état-major et de l’ancien président de l’Assemblée Nationale, le
diplomate Antoine Kolawolé Idji, Séfou Fagbohoun a eu un long entretien ; à
huis clos, avec le président Mathurin Nago. Rien n’a filtré de façon
officielle, de l’audience qui a duré un peu plus d’une heure après que les
membres de la délégation Madep ont récupéré les attributs de leur leader. A la
sortie de l’audience, Séfou Fagbohoun a expliqué que le président Mathurin Nago
lui a parlé des programmes de la prochaine ouverture de la séance en plénière.
Il place son mandant sous le signe de la paix en prévision de son petit-fils
qui va naître. Mais selon certaines sources parlementaires proches du cabinet
Nago, les discussions entre le président de l’Assemblée Nationale et son collègue
Séfou Fagbohoun auraient porté sur la situation critique au parlement, les
blocages de ses activités qui datent depuis des semaines, les mésententes entre
le G 4 et le pouvoir du changement et surtout sur la menace de destitution qui
pèse sur le président Mathurin Nago. Les mêmes sources expliquent que les
échanges entre Nago et son hôte sur ce dernier point aurait duré plus de 30
minutes. Selon ces sources, le président de l’Assemblée Nationale qui aurait
fini par comprendre que Séfou Fagbohoun est incontournable dans ce dossier et
pourrait lui être d’un certain soutien pour contourner toutes les difficultés,
aurait demandé à son hôte d’intercéder auprès des autres pour le retour à
l’ordre. Et Séfou Fagbohoun qui n’aurait pas donné une réponse à sa préoccupation,
n’a pas hésité à lui montrer sa réticence user de ses pouvoirs pour le sortir
de prison. En effet, au terme des dispositions du Règlement Intérieur de
l’Assemblée Nationale, le président de l’Assemblée Nationale dispose de larges
pouvoirs pour faire arrêter les poursuites judiciaires contre un des sierns qui
seraient dans de pareils cas. Un pouvoir l’Assemblée Nationale de la cinquième
législature n’a pas fait usage pour arracher Séfou Fagbohoun des griffes de la
justice béninoise. Même quand l’avocat du détenu à attiré son attention sur le
cas, le président Mathurin Nago a semblée faire la sourde oreille à cause de
ses liens avec le régime du changement. Malgré aussi les différents appels des
autres députés qui voulaient que les textes soient respectés. C’est dans ces
conditions qu’après le premier verdict qui libère l’homme d’affaires Séfou
Fagbohoun, le parquet a interjeté appel. Contre toute attente, le Garde des
Sceaux, ministre de la justice et des droits de l’homme, M Gustave Cassa a adressé
une correspondance aux ayants droit de Fagbohoun pour les avertir qu’au cas où
leur parent qui serait sur le point de rejoindre les siens atterrirait à
Cotonou, il serait retourné en prison. Alors que les recours du genre ne sont
pas suspensifs. Ainsi, Fagbohoun contraint à l’exil a dû attendre la décision
finale du juge avant de rentrer. Un ensemble de situations que l’homme n’aurait
pas digérées et qui auraient déteint sur les échanges hier avec Mathurin Nago
qui pensait profiter de lui pour retrouver le sourire. Après le tête-à-tête
qu’il a eu avec le président Mathurin Nago, Séfou Fagbohoun est allé visiter
l’hémicycle et reconnaître la place qu’il occupera prochainement. Le premier
questeur l’a ensuite inviter dans son bureau pour d’autres conciliabules qui
ont duré une dizaine de minutes. Et la délégation du Madep a pris congé des
autres députés pour aller saluer la femme de feu Séfou Aricoché décédé il y a
quelque temps alors que son ami Fagbohoun était en détention.
Jean-Christophe Houngbo