"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

In La Nouvelle Tribune - Les travailleurs de la Sonapra n'ont certainement pas dit leur dernier mot dans le dossier relatif à la cession de l'outil industriel de la société. La réunion de crise qui s'est tenue hier entre les représentants des travailleurs et leur centrale syndicale est révélatrice de la détermination de ces derniers à faire triompher la vérité. Que s'est-il réellement passé dans le cadre cette cession ? Combien ont réellement coûté les 10 usines qui viennent d'être soustraites du patrimoine de l'Etat? Les réponses à ces interrogations sont loin d'être connues puisque les explications qu'en donnent le gouvernement et les travailleurs sont diamétralement opposées les unes des autres. Pour le premier, tout s'est passé à la régulière dans l'intérêt supérieur de la nation. Faux, rétorquent les syndicats de la Sonapra qui crient plutôt au bradage de leur unité de production et à sa cession en-dessous de sa valeur réelle.

C'est un véritable désaveu pour le gouvernement du changement qui, pour un coup d'essai dans l'ouverture du capital d'une société d'Etat, n'a pas mieux fait que son prédécesseur. En principe, une pareille opération sous le régime de Boni Yayi ne devrait souffrir de la moindre contestation. Elle devrait se faire de la sorte que les intérêts de la nation et ceux des travailleurs soient réellement sauvegardés. Malheureusement, tel n'est pas le cas pour la Sonapra, dont la cession partielle de l'outil industriel est entachée d'étonnantes irrégularités. La concurrence n'ayant pas beaucoup joué dans la désignation de l'adjudicataire retenu.
La déception des Béninois réside donc dans le fait que le gouvernement du changement n'ait pu faire mieux que sous le régime défunt, surtout en matière de transparence. Elle s'observe également dans sa volonté manifeste de faire plaisir à un proche du pouvoir comme c'était légion par le passé. La seule porte de sortie pour le pouvoir de Yayi pour redorer son blason dans ce dossier, serait peut-être l'organisation d'un débat contradictoire entre le gouvernement et les syndicalistes pour que des clarifications soient faites sur le processus de cession. Le pouvoir de Yayi doit également faire l'effort de prendre davantage en compte les préoccupations des travailleurs de la Sonapra qui visiblement sont restés sur leur faim, contrairement aux promesses du gouvernement.