Élections Communales :
Au Secours, l’Armée Revient !
Le Gouvernement fait la vie dure à la Cena et sans crier gare son
Ministre de l’économie resserre les cordons de la bourse du financement des
élections. Il ne s’agit pas là d’une simple appréhension mais hélas d’une
réalité. Au fil du temps, le budget de la Cena se réduit comme une peau de chagrin. Alors
que les parties prenantes tablaient sur un coût de 18 milliards, on en arrive à
un scrutin qui reviendra au plus à sept milliards à l’Etat. Malheureusement, à
en croire les dernières déclarations du Président de la Cena, ces sept milliards
seraient à leur tour réduits d’au moins 45 % par le Ministre des Finances !
S’agit-il là d’une guerre larvée entre le pouvoir et l’Institution
chargée d’organiser les élections, et dont l’argent serait le nerf ? Ou bien
une stratégie bien plus subtile dont la finalité serait de justifier la
nécessité de sous-traiter la logistique des élections à l’Armée, comme ce fut
le cas lors des dernières élections législatives ? L’Armée est une institution
de la Nation
dont la neutralité politique a été constitutionnellement affirmée. Dès lors,
son implication sous quelque forme que ce soit dans l’organisation des
élections est en opposition avec l’esprit démocratique ; de plus elle ne
saurait être la réponse à la nécessaire réflexion sur le financement de
l’organisation des élections. La démocratie a un coût ; si cette vérité est
acceptée par tous, il ne faudrait pas qu’elle s’exerce au détriment de la
stricte observance de son esprit : question de principe. Mais au-delà du
principe, force est de prendre en compte la sensibilité des partis. En
l’occurrence, la méfiance de l’opposition quant à l’implication de l’Armée dans
la logistique des élections ne relève pas du délire associatif à l’état pur.
Elle témoigne au contraire d’une volonté d’équité et de transparence dans un
contexte culturel où la fraude électorale systématique exerce sur le pouvoir un
empire irrésistible.
En Démocratie, le principe d’économie ne doit pas cacher une
économie de principe. La fraude organisée d’où qu’elle vienne nuit à la
démocratie, mais lorsque son empire s’exerce sur le pouvoir, alors il devient
gros d’un danger pour la paix.
Aussi, dans l’intérêt de la
Paix dans notre pays, il faut espérer que la cure
d’amaigrissement imposée à la
Cena ne relève pas d’une logique de guerre larvée, encore
moins d’une stratégie de fraude militairement encadrée.
Eloi Goutchili