Après la mise en route du processus de destitution de Nago:
Les conditions de l’opposition à Yayi Boni
In Matinal
9 juillet 2008
La crise politique au sommet de
l’Etat prendre désormais d’autres tournures. Après avoir mis en route et de
façon irréversible le processus de destitution du président de l’Assemblée
Nationale, les groupes politiques de l’opposition prépare un coup au président
Yayi Boni.
L’étau se resserre de plus en plus autour du chef de l’Etat
et il semble même que les groupes politiques de l’opposition sont désormais
résolus à rendre le pays ingouvernable. Outre les multiples dossiers du
gouvernement bloqués à la direction des services législatifs de l’Assemblée
Nationale et les deux jours de plénière pour rien, c’est une série de
conditions non négociables que les éléments du G 4, du G 13 et de Force Clé
viennent d’exiger avant la reprise des travaux au Palais des Gouverneurs à
Porto-Novo. Au cours de la dernière conférence des présidents en date du lundi
07 juillet 2008, ces forces politiques de l’opposition subordonnent le retour à
l’ordre à quatre grandes préoccupations. Ils exigent l’installation sans délai
des 24 conseils communaux bloqués, la reprise de l’ordre de la prochaine
plénière en prenant soin de placer en première position le point relatif à la
mise sur pied de la commission d’enquête parlementaire pour se pencher sur le
rapport d’activité du président Mathurin Nago. Le président de l’Assemblée
Nationale est ensuite chargé d’aller rendre compte au chef de l’Etat tout en
lui précisant que les forces politiques de l’opposition exigent de lui un débat
contradictoire public. Un accent particulier a été mis sur cette dernière
exigence et les éléments du G 4, de G13 et de Force Clé souhaitent vivement à
cette occasion la présence de la presse et surtout des télévisions pour que les
échanges ne soient pas sabotés. Si les autres préoccupations ne posent aucun
problème, le face-à-face qu’ils exigent pourrait être refusé. C’est d’abord les
proches du chef de l’Etat qui trouveront dans cette exigence un moyen pour
mettre en difficulté le changement ou pour ridiculiser le premier magistrat.
Mieux, en accédant à toutes ces revendications, le chef de l’Etat risque de
renforcer ces groupes politiques rebelles dans leur position. Et puis, dans ces
conditions où l’étau se resserre de plus en plus autour du pouvoir (Fcbe), ce
sont les courtisans qui risquent de sortir très éprouvés de toutes ces
tractations. Parce qu’avec les multiples erreurs au sommet de l’Etat et au
Palais des Gouverneurs à Porto-Novo, le sort du président de l’Assemblée
Nationale est presque déjà scellé et lui-même comme ses proches doivent être
déjà en train de faire leurs valises. Et après lui, les groupes politiques de
l’opposition qui détiennent désormais la plupart des cartes en main, pourront,
à loisir, manœuvrer pour affaiblir le pouvoir du changement. A vrai dire, c’est
le président Yayi Boni qui est visé dans un cas comme dans un autre. Le
président Mathurin Nago n’aura été juste qu’un bouc émissaire qui a dû se faire
sacrifier bêtement à cause de son entêtement et son manque de vision.
Un règlement de compte
politique
La situation politique critique qui prévaut
actuellement dans le pays ne date pas d’aujourd’hui. Elle était née à la veille
des présidentielles de mars 2006 où les forces politiques autour du candidat
Yayi Boni ont réussi à ravir la vedette aux barons de la vieille classe
politique. Leur acharnement pour faire éliminer le candidat Yayi Boni par le
biais du critère de résidence avait échoué et l’homme du changement a aussi
réussi à les mettre tous devant le fait accompli. Pour éviter de sombrer dans
une opposition pour cinq ans, ils se sont ralliés contre leur gré à son groupe
pour le faire élire à 75% contre le second candidat au second tour, Me Adrien
Houngbédji. Sans crier gare, un de ses challengers, Lazare Sèhouéto, a, dans sa
déclaration de soutien à Yayi Boni, montré que son groupe voulait juste suivre
la volonté du peuple. « Même si le peuple se trompe, il faut toujours
faire sa volonté » avait-t-il déclaré pour montrer qu’il n’avait pas
d’autre choix. On dirait même que c’est lui qui disait haut ce que les autres
n’avaient pas eu le courage, de dire. Lazare Sèhouéto dont le groupe Force Clé
a changé depuis quelques semaines, de position, semble toujours dans sa logique
de suivre le peuple. Ce dernier qui vit le délestage, la cherté de la vie, les
erreurs au sommet de l’Etat paraît n’être plus dans la dynamique de mars 2006.
Il l’a montré lors des récentes consultations électorales pour les municipales
et communales. Situation qui permet désormais à tous les acteurs politiques
hostiles au changement de lever le ton et se donner les moyens pour se venger
du président Yayi Boni qui était venu comme un troisième larron leur ravir la
vedette. En réalité, ses adversaires se sont donné le temps d’être forts et ont
profité de ses erreurs et de la situation économique pour s’imposer à jamais.
Et alors que l’Assemblée Nationale actuellement paralysée est sur le point de
changer de main, plusieurs administrations sont en grève et les populations qui
souffrent le délestage et la cherté de la vie pourraient soutenir l’opposition
dans la crise actuelle. Dans les couloirs de l’Assemblée Nationale, on apprend
que le projet du député Ismaël Tidjani Serpos de traduire le président Yayi
Boni devant la haute Cour de justice est toujours d’actualité et par ailleurs
le G 4, le G 13 et Force Clé seraient dans la logique de l’aider à y parvenir.
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