"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Après le rejet de son rapport:

 

  Mathurin Nago veut négocier

Matinal 27 mai 2008
Les membres du bureau de l’Assemblée Nationale se sont réunis hier lundi 26 mai 2008 au Palais des Gouverneurs à Porto-Novo. Au-delà des discussions autour de l’ordre du jour relatif à la date de la prochaine plénière, le président Mathurin Nago a longuement négocié une porte de sortie avec ses collègues du bureau qui ont programmé et organisé son départ de la tête de l’institution parlementaire.

 

Le président de l’Assemblée nationale en voie de de stitution,commence à se rendre compte du danger qui le guette. Alors que ses supporters continuent de lui faire croire que la situation est toujours gérable et bien en sa faveur et le processus de la destitet que d’ailleurs on d’un président de l’Assemblée Nationale es de l’Assemblée nt suffisamment ambiguë pour se passer aussi vite, l’homme veut néanmoins prendre son destin en main et s’éviter un naufrage inutile. C’est ce qu’on a appris, de bonnes sources, après la longue rencontre des membres du bureau de l’institution parlementaire qui a eu lieu hier au Palais des Gouverneurs à Porto-Novo. Selon un participant à la rencontre qui a souhaité gardé l’anonymat, leur président semble avoir déjà pris suffisamment le pool de la situation, a mesuré la portée de ses etomportemé la portée de ses comportements décriés, l’ampleur de leurs conséquences pour lui-même d’abord et pour sa famille politique. Selon les mêmes sources, c’est par rapport à la situation qui a abouti au rejet de son rapport le vendredi dernier que Mathurin Nago aurait commencé à négocier avec ses pairs pour le retour au calme. Dans un long développement dit-on, le président de l’Assemblée nationale de la cinquième législature a compris que l’heure est très grave et qu’il ne s’agit pas d’un simple rejet de son rapport d’activité mais que la suite qui se prépare depuis des lustres n’est pas de nature à lui rendre la vie facile comme le tente de lui faire croire certains de ses proches collaborateurs du bureau et de son cabinet. Les mêmes sources expliquent que c’est à la suite du conclave que les députés de la liste Force Cauris pour un Bénin Emergent (Fcbe) ont eu le vendredi 23 mai 2008 à la présidence de la République avec le chef de l’Etat après le rejet du rapport que Mathurin Nago s’est enfin rendu à l’évidence et a compris que c’est d’abord sa tête qui sera sacrifié. Aussitôt après les concertations autour du président Yayi Boni du vendredi passé, le président Mathurin Nago aurait, dit-on, réuni certains de ses collaborateurs pour leur signifier ses nouvelles options politiques pour sauvegarder son fauteuil et son honneur. Au cours de la réunion qui aurait pris fin tard le soir à son domicile à Akpakpa à Cotonou, le président Mathurin Nago et les siens auraient fait le point de la situation. Un ensemble de préoccupations sur lesquelles les uns et les autres ont réfléchi pour finir par conclure l’urgence pour Mathurin Nago de faire la paix avec la classe politique hostile à la logique du changement.  

Les raisons du volte face de Mathurin Nago

  Les analyses au cours de la réunion qui ont abouti au volte face de Mathurin Nago viennent du fait que l’homme et ses collaborateurs du cabinet auraient mieux apprécié la justesse des revendications actuelles au Parlement et dans la classe politique nationale, les échos dans l’opinion publique et les enjeux politiques de 2011. En effet, dit-on, les prochaines élections législatives auront lieu en 2011 comme les présidentielles. Dans ses conditions où le président Yayi Boni qui voudra bien rempiler, n’aura pas les moyens matériels, stratégiques et mêmes politiques pour s’occuper et même aider ses amis de la Fcbe. Il urge pour Mathurin Nago de s’entourer d’un certain nombre de garanties par ces temps qui courent pour consolider son fauteuil en faisant surtout la volonté de ses collègues députés toutes tendances confondues. Selon les mêmes sources, la situation politique nationale est tellement dégradée du fait des erreurs au sommet de l’Etat au point où rien n’est sûr en 2011 pour les groupes Fcbe actuels que le président Yayi Boni peut rapidement abandonner pour sauver sa seule tête. Ainsi, chacun aura à se battre au maximum pour se tirer d’affaire. Et pour mieux gérer la situation, il vaut mieux commencer plus tôt pour ne pas se retrouver devant le fait accompli. Surtout que les derniers résultats pour les municipales, communales et de la désignation des conseils de quartiers et de villages ont révélé un certain nombre de rancoeurs qu’il faut désormais atténuer pour éviter le pire dans certaines régions du pays. Ainsi, en reprenant langue avec les siens, Mathurin Nago peut se prévaloir des possibilités d’être au perchoir jusqu’à la fin de la mandature, se serait donner de bonnes chances de rempiler. Mais en se laissant sacrifier aussi bêtement, il deviendra un simple député avec tout ce que cela comporte comme sacrifices. Au cas où Mathurin Nago était destitué, le président Yayi Boni peut au moins le reprendre dans son gouvernement et son suppléant irait siéger à sa place. Une situation très peu confortable pour lui car il pourrait être à tout moment remercier pour se retrouver en l’air après tant de services rendus la tête baissée.

La situation toujours ingérable

  Après le mea culpa, les mêmes sources ajoutent que la situation n’a pas du tout changé et ses adversaires sont toujours campés sur leur position et veulent aller jusqu’au bout du processus tant que leur président ne va pas répondre positivement à certaines préoccupations non négociables. Entre autres conditions pour déposer la hache de guerre, on apprend que les députés qui ont rejeté le rapport d’activité de Mathurin Nago exigent en premier lieu la reprise du processus de la désignation des quatre représentants de l’Assemblée nationale à la Cour constitutionnelle, des promesses fermes pour avoir un fort quota lors de la désignation de leurs représentants dans les Parlements régionaux et à la Haute Cour de Justice et surtout un programme sûr, cohérent et rigide pour le contrôle de l’action gouvernementale. Un ensemble d’exigences que certains proches du président Mathurin Nago auraient trouvé trop excessives. Cependant, Mathurin Nago a poursuivi les négociations jusqu’à la fin de la réunion et entend dit-on continuer.

La plénière démarre jeudi prochain

Après les échanges pour sauver le président Mathurin Nago, les participants se sont entendus pour que le parlement commence par fonctionner rigoureusement à partir de jeudi prochain. La requête qui fera l’objet des discussions lors de la conférence des présidents ce jour au Palais des Gouverneurs à Porto-Novo a prévu aussi que les députés se retrouvent également le vendredi en plénière pour étudier d’autres dossiers inscrits à l’ordre du jour de la présente session dont les parlementaires viennent de perdre plus de la moitié des trois mois impartis. Selon les mêmes sources, le président Mathurin Nago projette profiter de la réunion élargie de ce jour pour appeler d’autres parlementaires à déposer les armes de destitution qui planent sur sa tête. Aussitôt après la réunion du bureau, certains députés se sont retranchés pendant des heures dans le bureau du deuxième vice président Antoine Dayori avec leur collègue Ismaël Tidjani Serpos. Quand ils ont fini cette partie, une autre assise a commencé dans le bureau du premier questeur Sacca Fikara et a pris plus d’une heure. Rien n’a filtré de façon officielle de cette concertation. Mais certaines sources parlementaires souvent crédibles affirment que les uns et les autres auraient, au cours de leurs concertations, analysé la nouvelle position de Mathurin Nago qui est désormais résolu à sauver sa tête.

Jean Christophe-Houngbo



28/05/2008
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