Fagbohoun au bercail vendredi prochain
9 juin 2008
Le richissime homme d’affaires,
Séfou Fagbohoun, incarcéré dans le cadre de l’affaire Sonacop, désormais lavé
de tout soupçon alors qu’il séjournait en France pour des raisons de santé,
rentre le vendredi prochain. C’est ce qui ressort des discussions avec l’un de
ses avocats, Me Bastien Salami.
Séfou Fagbohoun au Bénin le vendredi prochain. Ce n’est pas
un canular. La nouvelle émane de son avocat, Me Bastien Salami qui, a conduit
jusque-là le dossier de son incarcération, de son évacuation sanitaire et des
autres dispositions de droit autour de l’affaire Sonacop pour laquelle l’homme
a séjourné à la prison civile de Cotonou. Alors qu’on dit que Séfou Fagbohoun
devrait rester encore des jours en France, d’autres situations sont intervenues
pour écourter son séjour français. En effet, et selon des sources dignes de
foi, le retour au pays de l’homme d’affaires était envisagé pour la fin du
mois. Un programme rapidement rangé au placard à cause du décès d’un de ses
proches et fidèles collaborateurs du nom de Adéchinan, le vendredi dernier, un
peu après le verdict de la Cour
d’Appel. De fait, après l’annonce de la nouvelle, l’homme qui jasait de joie,
aurait fait une crise cardiaque et a trépassé aussitôt ; son inhumation le
lendemain, c’est-à-dire le samedi 07 juin 2008. Outre le fait que Séfou
Fagbohoun tient à être présent à la cérémonie de huitaine qui aura lieu le
dimanche prochain, il y a certains détails politiques de taille pour lesquels
il entend trouver sans délai une solution. Selon les mêmes sources, c’est une
grande fête qui s’annonce pour vendredi prochain. Les fans de Séfou Fagbohoun
qui n’ont pas vu l’homme depuis des mois, veulent organiser son retour en pompe
à Adja Ouèrè. C’est depuis l’aéroport international Bernardin Cardinal Gantin
que les protagonistes veulent se faire voir. Et l’entrée dans son Adja Ouèrè
natal est prévue pour être très chaude, dit-on, dans l’entourage du Mouvement
Africain Pour la Démocratie
et le Progrès (Madep). Des réunions se succèdent depuis vendredi dernier pour
la cause et les ténors du parti de Séfou Fagbohoun veulent vraiment marquer
l’événement. L’étape de la traversée de Porto-Novo est également prévue pour,
dit-on, être remarquable. Il semble que les éléments du Parti du Renouveau
Démocratique (Prd) avec qui le Madep a fait le G 4 semblent se mêler déjà à la
danse et veulent jouer leur partition.
L’arrêt qui
libère Fagbohoun
Pour commencer, Me Bastien Salami a tenu à faire remarquer
que le président du Madep n’est pas dans la logique d’une vengeance après sa libération.
Me Salami explique que le rejet du recours contre la libération de son client
s’inscrit dans le processus de l’application rigoureuse des textes. Ce rejet
implique, selon Me Salami, le pourvoir du parquet qui date du 04 février
dernier. C’est ce jour là même que l’arrêt a été rejeté, selon Me Salami, par la Cour Suprême sur le
fond. Le rejet pose le problème de la caution. Alors que la Cour Suprême est juge
de droit et non juge de fait, c’est-à-dire contrôle seulement l’application des
lois, Fagbohoun a été libéré sans caution. Pourtant la réalité a été tout
autre. C’est pourquoi, sans chercher plus loin, Me Bastien Salami explique que
l’arrestation et la détention de son client répondent à des préoccupations
plutôt politiques. On voulait, selon Me Salami, priver son client des
tractations politiques lors des échéances électorales passées. Alors que force
devrait rester à la loi et le combat devrait être axé sur les textes et sur les
qualités ou les capacités des hommes. Me Bastien Salami se réjouit toutefois de
l’issue du procès et affirme avoir déjà pensé à cette fin heureuse pour son
client, le pays et la démocratie béninoise. Jean-Christophe Houngbo