"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Les députés soutenant l’action du chef de l’Etat ne parlent plus d’une seule voix. Certains ont déserté les rangs pendant que d’autres gardent une position mitigée. L’instabilité de certains élus du peuple, donne l’occasion aussi bien au pouvoir qu’à ses adversaires, de relancer la bataille en vue de disposer d’une majorité au parlement.

La création du G13 et les démêlées de certains alliés avec Fcbe ont modifié complètement les données à l’Assemblée nationale. Une frange importante de députés est en désaccord avec leurs collègues au sujet de la gestion du parlement et parfois même celle des affaires de l’Etat. La conséquence logique de ce malaise est que le chef de l’Etat ne dispose plus véritablement d’une majorité à l’Assemblée nationale. Cette majorité, le pouvoir l’a acquise au lendemain des dernières législatives et après la formation du bureau de l’Assemblée nationale. Cela a fait l’objet de vives critiques surtout de la part des anciens partis qui se sont retrouvés minoritaires au parlement et qui estimaient que le parlement risque de devenir caisse de résonance du pouvoir. Cette majorité qui a été constituée sur la base d’un accord de législature est entrain d’être remise en cause compte tenu des luttes d’intérêts et des contradictions qui minent la famille politique du chef de l’Etat. Une nouvelle bataille est alors enclenchée. Pour reconstituer sa majorité qui est entrain de voler en éclats, le pouvoir a commencé par développer de nouvelles stratégies au parlement : l’objectif est de ramener dans les rangs, les contestataires et autres alliés frustrés et déçus qui ont pris leur distance vis-à-vis de Fcbe. Mais les députés minoritaires considérés comme les adversaires du pouvoir n’ont pas non plus baissé les bras. Ensemble avec les contestataires de la Fcbe ils s’investissent pour la mise sur pied d’une nouvelle majorité non acquise au pouvoir. Ce processus en cours ou cette rivalité entre le pouvoir et ses adversaires en vue de la constitution d’une nouvelle majorité est aussi l’une des causes de la tension qui a régné en permanence ces dernières semaines à l’Assemblée nationale. Les protagonistes n’entendent pas reculer mais sont déterminés à concrétiser leur plan pour aller au bout de leur logique. L’idéal est que cette bataille se fasse dans le strict respect de la loi et qu’elle ne bloque pas les travaux de l’Assemblée nationale qui est tenue de jouer ses prérogatives pour être crédible, performante, et démocratique.

Euloge R. GANDAHO