Bon à savoir
7
mars 2008 - La presse du jour
Le vrai visage de Boni Yayi
La presse a eu droit dans l’après-midi du jeudi 06 mars 2008 à une conférence
de presse des députés Fikara, Tidjani, Dayori et Gbadamassi au Palais des
Gouverneurs de Porto-Novo. Une rencontre qui aura permis de découvrir la vraie
nature de l’homme à qui les Béninois ont confié le destin de leur pays depuis
avril 2006. Les Béninois se sont-ils trompés une fois encore en avril
2006 ? Tout porte à le croire à voir la déconfiture de plus en plus
prononcée observée aujourd’hui à tous les niveaux. D’abord au plan politique,
le changement a fait renaître les vieilles plaies qui caractérisent le Dahomey.
Il n’est plus un secret pour personne que la situation politique n’a jamais été
aussi tendue depuis le renouveau. Les éléments d’appréciation livrés au peuple
hier permettent de comprendre clairement qu’il n’aurait pas été ainsi si au
moins toutes les forces politiques du septentrion avaient accepté de faire le
jeu de celui qui dit incarner le changement au Bénin. Boni Yayi ne veut pas
entendre dire, tant qu’il sera à la tête de ce pays, qu’il y a un autre courant
politique dans les quatre départements du Nord. Une absurdité dans un régime
démocratique. Le deuxième élément qui nous donne une idée plus précise sur
l’homme, c’est sa vision du pouvoir. « Moi et rien que moi ». L’autre
dirait : « L’Etat, c’est moi ». C’est vrai que dans le Bénin du
changement, l’Etat c’est Boni Yayi. L’Assemblée nationale, c’est Boni Yayi. Une
Assemblée nationale réduite au rang d’un ministère de la Justice ou des Finances
devenus des instruments entre ses mains. Avec le premier, il peut menacer un
député, l’obliger à aller aux élections sur sa liste, avec derrière, tel un
chien prêt à mordre, le Garde des sceaux. Avec le second, il peut mettre en coupe
réglée un opérateur économique. On ne peut citer combien ont dû se la boucler
sous la menace d’un redressement fiscal. On n’est donc pas surpris de ce qui
arrive à la Presse
du Jour. C’est le vrai visage de l’homme ! Le visage qu’il continue de
cacher au peuple à coup de démagogie. Le vrai visage de l’homme, c’est celui de
ce « démocrate » qui n’accepte pas la critique. En décidant de mettre
les impôts aux trousses de la
Presse du Jour, Sa Majesté sait bien où il veut en venir. Il
savait qu’il n’y rencontrerait aucune résistance parce que sa stratégie de
musellement de la presse a porté ses fruits presque à quatre vingt dix pour
cent. Il sait aussi la réponse donnée par la Presse du Jour quand elle a été invitée à signer
ce contrat de la honte élaborée par le Palais de la Marina. Il sait enfin
que l’article 2 de ce contrat est un danger pour notre démocratie. Pourtant, il
a fermé les yeux sur cela. Tout comme s’il n’était au courant de rien. Il y a
un an, il se réjouissait de ce que sur toutes les chaînes de télévision, les
stations radio et dans la plupart des journaux, seule son image domine. C’est
le dieu du Bénin ». Lui seul compte. Sa préoccupation : quand on
parle du Bénin, il faudrait que ce soit lui et non quelqu’un d’autre. Pour
cela, la presse ne doit nullement constituer une entrave. Au contraire, il
entend utiliser autant que possible ce pouvoir pour atteindre son objectif. Par
le premier, il entend mettre aux pas tous les opérateurs économiques, les
hommes politiques, qui constituent une menace pour lui. Les exemples sont là
qui crèvent l’oeil. Si le parlement est actuellement en ébullition, c’est bien
à cause de cela. Ce que l’ancien ministre Zinzindohoué a refusé de faire,
sagesse oblige, son successeur et l’actuel garde des sceaux est prêt à le
faire, les yeux fermés. Pour ce qui est du second ministère, depuis l’arrivée
de Soulé Mana Lawani, les Béninois ont compris. Il ne fait qu’envoyer le
service des impôts à ceux qui ne chantent pas les mérites du changement. Des
cabinets d’avocats ont subi des redressements. Si vous êtes avocat et que dans
un dossier, vous vous retrouvez par malheur face à l’Etat, on vous colle les
impôts. Conséquence : beaucoup d’opérateurs économiques ont préféré faire
leurs affaires dans les pays voisins, le temps que ce régime s’en aille. Cette
réalité, un député Fcbe a, par patriotisme au moins, eu le courage de le dire
au chef de l’Etat. Les Béninois souffrent. C’est une réalité. Au lieu de
chercher à redresser une petite entreprise comme la Presse du Jour qui n’est pas
prête à abuser du droit des Béninois à la vraie information, que Boni Yayi
pense au moins à la misère actuelle de ces femmes et enfants qui ne mangent
plus à leur faim.