"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Braquage :

 Absence d’un dispositif sécuritaire adéquat


Écrit par La Nouvelle Tribune du 02/04/2008   

Incroyable ! En plein cœur du marché international de Dantokpa doté par ailleurs d’un commissariat spécial, des braqueurs ont opéré pendant trente minutes sans qu’il ne soit intervenu une force de sécurité. A défaut de réagir faute peut-être de moyens ou d’effectif, le commissariat spécial de Dantokpa n’a-t-il pas non plus disposé d’un téléphone pour demander l’envoi d’une troupe ? Combien de minutes devrait durer le déplacement d’un détachement de forces de sécurité d’où qu’il parte de Cotonou pour le site du braquage ? Pas plus que quinze, répondent unanimement plusieurs usagers des routes de Cotonou. Alors, l’alerte n’est-elle pas parvenue aux unités spécialisées ou au commissariat central de la ville de Cotonou dans les quinze minutes qui ont suivi la descente des braqueurs ? Tout porte à le croire car les premiers détachements de forces de sécurité béninoises sont arrivés sur le site plusieurs minutes après le départ paisible des braqueurs qui ont opéré, rappelons-le pendant environ trente minutes. Arrivés à bord de deux barques motorisées soutenues chacune, selon les témoins par deux moteurs puissants, les braqueurs sont repartis à bord des mêmes dispositifs sous les yeux des riverains et autres civils curieux qui les ont d’ailleurs vus venir. A quoi aura servi et servira tout le dispositif mis en branle plus tard par les forces de sécurité béninoises si il n’a même pas permis de localiser la troupe d’aissalants dans sa fuite ? Alors qu’il a été démontré que les braqueurs sont repartis par les eaux, toutes les unités ont été mises en branle sauf la plus indiquée, les forces navales. Un hélicoptère dans le ciel, plusieurs fourgonnettes et autres pick up de l’armée et de la police mis en route  pour une cause sans doute perdue d’avance. Car pourquoi, chercher au sol des gens qui sont dans l’eau et précisément en haute mer selon les informations recueillis au moment où le chef de l’Etat  recevait le haut commandement militaire au palais de la Marina.

 

Deux braquages spectaculaires en deux ans de règne !

 

La ville de Cotonou a enregistré hier mardi, le second braquage spectaculaire sous le règne du régime du changement après celui survenu il y a deux ans aux abords de la présidence de la République. Exactement comme le premier, les présumés auteurs du braquage perpétré hier au cœur du marché international de Dantokpa ont pu échapper aux forces de sécurité béninoises. Ceci pose une nouvelle fois le problème de al fiabilité du système sécuritaire sous le régime actuel. Visiblement ce système est en panne de son  volet des renseignements généraux. Si non comment que par deux fois ces étrangers braqueurs organisent leur forfait sans que les services des renseignements généraux de l’Etat  n’en aient eu au préalable la moindre fuite ?    

 

Le mauvais réflexe de Tamègnon !

 

Le directeur général de la Société de gestion des marchés autonomes (Sogema), Joseph Tamègnon a eu à en croire ses propres déclarations le mauvais réflexe face au drame survenu hier à quelques encablures de son bureau. Avant de solliciter les services de la police nationale, le directeur général de la Sogema a dit avoir d’abord appelé le chef de l’Etat au téléphone. Ce réflexe est si malencontreux qu’il ressemble à celui d’un écolier tellement attaché à son papa qu’il laisse son instituteur à l’école pour se plaindre des taquineries et autres abus de ses camarades à ce dernier à la maison.

 

Ludovic D. Guédénon

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02/04/2008
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