Intervention du Chef de l’Etat sur les élections municipales :
Yayi jette le masque |
Écrit par La Nouvelle Tribune du 21/04/2008 | |
Le président Boni Yayi vient de
conforter ceux qui estiment qu’il n’était pas étranger aux difficultés que la
Commission électorale nationale autonome (Cena) rencontre depuis son
installation. C’est à travers son intervention hier face à la presse après son
vote. Dans sa déclaration, le chef de
l’Etat a laissé entendre qu’il avait vu venir les difficultés depuis novembre,
ce qui l’a amené à demander l’appui de l’Oif et des ambassadeurs accrédités au
Bénin. De tels propos de la part du président de la république surprennent à
plusieurs égards. Car, apparemment rien n’a été fait pour anticiper et remédier
aux difficultés. Bien au contraire, elles ont davantage proliféré. Et, la source
unique désignée par tous, surtout par le président de la Cena, Pascal Todjinou,
reste et demeure le gouvernement du Dr Boni Yayi. Bien qu’il faille reconnaître le
rôle prépondérant des observateurs Oif et de la Cedeao dans la tenue à bonne
date des élections, il apparaît également que leur apport n’a pas été d’un grand
secours à la Cena. Puisque les véritables problèmes de la Cena ont été
essentiellement d’ordre financier que seul le gouvernement était habileté à
régler. Et, il ne transparaît nulle part que les partenaires au développement
aient apporté un quelconque soutien financier à la Cena. Et même les
recommandations issues de la rencontre tripartite observateurs-gouvernement-Cena
qui incombent en majorité à l’exécutif, il n’a pas daigné les honorer jusqu’à ce
20 avril. Alors que la prise de ces actes étaient importantes pour le bon
déroulement du scrutin. Si les partenaires n’ont pas apporté d’aide financier et
qu’ils sont venus juste pour observer le déroulement du scrutin, c’est-à-dire
presque à la fin du processus, pourquoi ne pas avoir résolu les difficultés de
la Cena. Le budget présenté en son temps par la Cena 2008, qui doit servir à
élire près de 30.000 conseillers était relativement moins coûteux par rapport à
celui de 2007 qui a servi à élire 83 députés. Pourtant, le gouvernement l’a
charcuté. Pis, il l’a débloqué à compte-gouttes. Même si on fait l’effort de
comprendre l’attitude du gouvernement qui pourrait se baser sur les abus et
dérives commis par des Cena précédentes, il n’en demeure pas moins qu’elle ne se
justifie pas. Car, le président Boni Yayi, si tant est qu’il prône le
changement, il ne devrait pas se comporter comme son prédécesseur, qui a argué
en 2006 qu’il n’y avait pas de moyens pour organiser les élections qui ont
permis son accession à la magistrature suprême du Bénin. Le changement devrait
aussi permettre que les élections au cours de son mandat se tiennent à bonne
date et avec les moyens nécessaires. Or, les deux élections organisées sous le
mandat de Yayi, démontrent le contraire. C’est ce qui étonne davantage les
Béninois quand le président déclare aujourd’hui avoir perçu les difficultés
depuis novembre. Ils se demandent pourquoi il n’a rien fait et que les
difficultés ont perduré jusqu’à étouffer presque la Cena. Pour la plupart, cette
déclaration du chef de l’Etat s’apparente à un aveu qui aurait pu être fatale à
la démocratie béninoise au vu de la tension qui a prévalu avant les
élections. Benoît
Mètonou |
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