"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Célébration du 47ème anniversaire de la souveraineté nationale

Les ratés de la fête de l’indépendance à Abomey

[3 août 2007]-In Le Matinal-Au-delà de l’euphorie et de l’enthousiasme populaire qu’a suscité la célébration de la fête du 1er août dans la cité historique d’Abomey, on peut aujourd’hui avec un certain recul avancer que la commémoration du 47ème anniversaire de la souveraineté nationale et internationale du Bénin a manqué d’un certain éclat, justement à cause du choix de la cité des Houégbadjavi. ...

La commémoration du 47ème anniversaire de l’indépendance du Bénin, tenue le 1er août 2007 à Abomey a été saluée par la majorité des Béninois. Les uns et les autres ont salué la réussite d’un événement inédit, organisé au pas de charge et n’ayant connu aucun incident majeur. Toutes les composantes du défilé prévu pour ce type d’événement étaient présentes à Abomey. Les populations, traditionnellement curieuses sont sorties massivement, d’une part pour voir et applaudir le chef de l’Etat Yayi Boni et d’autre part, pour être témoin d’un événement unique : la commémoration du 1er août dans la cité d’Abomey. Allégresse populaire des Aboméens non habitués à ce genre de manifestations sur le territoire, satisfaction béate des autorités de la ville d’Abomey, sur cet aspect de la fête du 1er août passé, on peut très rapidement dire que la fête a été une réussite. Mais il reste que plusieurs autres aspects ne peuvent pas passer inaperçus lorsque l’on veut analyser sous un angle plus large la célébration de cette fête. Ainsi, sur le plan matériel, beaucoup d’à-peu-près ont caractérisé la fête d’Abomey. Si le défilé a été exécuté ainsi qu’il se doit, l’observateur le moins averti reconnaîtra qu’il a manqué de grâce et de beauté. On pouvait certes difficilement espérer la beauté d’un défilé sur les Champs-Elysées, mais au moins était-on en droit d’offrir aux télévisions étrangères, un beau tableau du Bénin et de ses composantes après 47 ans de souveraineté nationale. Mais l’’éclat du 47ème anniversaire de l’indépendance de notre pays n’a pas été celui qu’on était même en droit d’escompter au regard de la disponibilité et de l’honneur que le président de la République a montrée et accordée à plusieurs pays de la sous-région ouest africaine et d’Europe au cours des mois passés. On pouvait espérer de fait, au regard des multiples voyages du Dr Yayi Boni à l’étranger et de sa présence à la plupart des grandes manifestations des pays amis du Bénin, que plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement honorent de leur présence la commémoration de la fête du 1er août 2007, la deuxième sous l’ère du Changement. Mais en dehors du fait qu’aucun chef d’Etat n’était présent à Abomey, il n’y a que très peu qui ont envoyé des représentants. Le président voisin du Togo, ni celui du Nigéria, encore moins le très « accueillant » Blaise Compaoré n’a répondu présent à l’invitation du Bénin. Ce qui laisse une mauvaise image de notre diplomatie. Par ailleurs, alors qu’à Abomey le peuple béninois était en liesse autour du chef de l’Etat, il était facile le mercredi 1er août, de constater dans les autres grandes villes du pays, que la plupart des citoyens manquaient d’enthousiasme. A Cotonou par exemple, les commerces ont ouvert pour la plupart le mercredi dernier et les populations ont vaqué comme quotidiennement à leurs occupations. Les populations semblaient visiblement indifférentes à la solennité de l’événement. On était loin de la 1ère commémoration du 1er août sous l’ère du Changement et des années d’avant, où la fête du 1er août est vécue partout avec un engouement saisissant. La fête du 1er août 2007 aura donc raté sur ce plan. Elle n’aura suscité l’engouement que dans la cité historique d’Abomey.

Abdourahmane Touré



03/08/2007
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