Centre National Hospitalier (CNHU)
Un
"grand" hôpital qui tue !
Le Centre National Hospitalier et
Universitaire de Cotonou (CNHU) a une réputation assez célèbre : c'est un
mouroir du peuple. Un système dit hospitalier, conçu pour arracher la vie du
peuple. C'est un secret de Polichinelle qu'on ne va pas au CNHU pour se faire
soigner mais pour mourir. On a rarement vu des personnes y ressortir sans que
ce ne soit dans un corbillard. N'ayons pas peur de le dire, CNHU c'est un
hôpital qui tue. L'incendie qui y a été observé il y a quelques mois n'est
qu'une petite illustration du drame humain qui s'y déroule quotidiennement.
Sachez simplement pour information, que cet hôpital ne dispose même pas
d'extincteur ! Simple extincteur qui ne coûte que des miettes de Francs CFA.
Pourtant, il s'agit du plus grand hôpital du pays. Son état de délabrement
chronique actuel n'intéresse pas les hommes politiques parce qu'ils ne se
gênent pas pour se faire évacuer à l'étranger aux frais du contribuable,
parfois même pour une simple opération d'appendicite. Les Béninois peuvent
continuer à mourir dans les hôpitaux locaux, on s'en fout. La visite de Yayi
Boni au CNHU au lendemain de cet incendie, n'est que du folklore médiatique et
de la poudre aux yeux. Aucune mesure responsable n'est prise par ce dernier
pour réformer le CNHU et bâtir un hôpital digne d'apporter des soins de qualité
aux Béninois. Yayi Boni préfère investir dans la construction d'échangeurs plus
visibles pour son image plutôt que de faire de la santé des Béninois une
priorité. Il se fout du peuple et de son état de santé comme ce fut également
le cas avec les gouvernements successifs de 1990 à nos jours. La santé n'est
pas la priorité dans les projets de société. Le dernier gouvernement de Kérékou
qui a profondément ruiné le pays et qui croyait rendre hommage au défunt
Président Hubert Maga, a rebaptisé l'hôpital du nom de cet homme qui de son vivant,
n'aurait jamais accepté le fardeau humiliant. Jamais, simplement parce qu'en
inaugurant les "350 lits" le 30 octobre 1962, Hubert Maga était
certainement loin de s'imaginer qu'il inaugurait un mouroir pour la postérité.
Surpeuplement, obsolescence du matériel, vétusté, saleté et puanteur des lieux,
irrespect du patient, incompétence et manque de personnel... le Centre
Hospitalier Universitaire Hubert Maga est simplement une honte à grande échelle
: les fonctionnaires (salaires garantis !) qui y travaillent conçoivent le
serment d'Hyppocrate prêté non pas comme un sacerdoce mais comme une ennuyeuse
mise en scène de la cérémonie de leur remise de diplôme. Sans espèces sonnantes
et trébuchantes et sans références familiales, amicales, professionnelles ou autres,
des dizaines de malades qui attendent dans les urgences n'ont aucune chance de
survivre. Ils s'en foutent parce qu'ils ont toujours fait ce qu'ils veulent et
personne ne les contrôle. On a déjà vu des infirmiers et des médecins du centre
s'égosiller sur des malades qui croupissaient de douleurs et qui ne demandaient
qu'à se faire soulager. La plupart des médecins béninois privilégient leurs
cabinets médicaux et préfèrent s'en mettre plein les poches plutôt que de
servir le peuple. C'est un comportement rageant et inacceptable. Tout doit être
réformé au Bénin, y compris le sens de la conscience professionnelle. Quel
crime le peuple a-t-il commis pour ne pas avoir au Bénin un système de santé
digne du nom ? Jusqu'à quand doit-on continuer à laisser le peuple mourir aussi
facilement au CNHU ? Il ne s'agit pas de crier "Changement" ou
"Pays émergent" à toutes les occasions médiatiques mais il s'agit
pour les dirigeants d'aujourd'hui, de redescendre sur terre et de comprendre
que ce sont des bras valides, des futurs cadres susceptibles d'accompagner le
développement du Bénin qu'on tue consciemment ou non tous les jours au CNHU.
Nous voulons bien qu'on nous fasse miroiter ciel et terre mais encore
faudrait-t-il qu'on pense à notre santé avant tout. Il est maintenant grand
temps qu'on arrête de se foutre de nous.
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