Cession de l’outil industriel de la Sonapra:
C’est un secret de polichinelle. Le 22 octobre dernier, le gouvernement béninois a annulé le décret créant la Société de développement du coton (Sodeco) et depuis, les commentaires vont bon train. Mais cette décision ne signifie pas l’annulation de l’adjudication encore moins la mise en cause de la procédure d’appels d’offres sur lequel le gouvernement a définitivement statué et délibéré.
L’annulation du décret créant la Société de développement du Coton
(Sodeco) sur les cendres de la Sonapra intervenue le vendredi 12
octobre dernier en présence de plusieurs ministres du gouvernement et
des conseillers du chef de l’Etat continue d’alimenter les débats. Elle
soulève la passion des travailleurs de la Sonapra et des membres de la
Société civile. Par médias interposés, chacun y va de sa verve. Mais en
fait, cette décision du gouvernement n’entache en rien l’adjudication
gagnée par la Société de commune participation (Scp) du groupe Talon.
Pas plus qu’elle n’affecte la procédure d’appel d’offres sur laquelle
le gouvernement a définitivement statué et délibéré. Des interrogations
légitimes se font de plus en plus entendre et des personnes mal
intentionnées pensent profiter de ce temps pour prêter des intentions
au gouvernement et à son chef Yayi Boni. Bien au contraire. Car
l’adjudication gagnée par le Groupe Talon a été faite dans les règles
de l’art et ne saurait être remise en cause, même si certains oiseaux
de mauvais augure le souhaitent vivement.
En fait, il s’agit tout simplement pour le chef de l’Etat, Yayi Boni de
s’entourer de toutes les garanties de transparence pour ne pas tomber
dans le piège que ne cessent de lui tendre les cadres béninois
anti-changement. En effet, nul n’ignore la sensibilité politico -
économique de l’or blanc. Le débat relatif à ce produit est
généralement entouré de grande passion. C’est donc tout logiquement
que, le Président de la République Yayi Boni a pris du recul lorsque
des inquiétudes émanaient de ses collaborateurs et des travailleurs sur
la création de la Sodeco. Il a alors demandé une relecture croisée des
différents textes nationaux et africains qui régissent le
fonctionnement d’une société dans laquelle l’Etat prend une
participation de ce niveau avant de finaliser les documents
fondamentaux de la Sodeco. Pour ce faire, il a mis en place un comité
ad hoc dont les réflexions doivent alimenter les travaux du comité
interministériel en charge du dossier. L’objectif étant de s’assurer
qu’aucune coquille ne persiste dans le dossier et que le conseil des
ministres peut valablement délibérer sur la Sodeco. En se donnant le
temps d’appréhender tous les contours de ce dossier, le gouvernement
veut bien éviter la précipitation et se donne par l’occasion, les
moyens de réussir la première opération de privatisation sous l’ère de
changement. C’est du moins le sens qu’il convient de donner aux
dernières réactions du gouvernement qui, ayant noté certains points
critiques sujets à interprétations et préjudices, a décidé au cours du
dernier conseil extraordinaire des ministres,d’annuler le décret
initialement pris et consacrant la constitution de la Sodeco. Un comité
ad hoc a immédiatement été mis en place et s’est prononcé sur la
détermination du capital de la Sodeco, la composition de son conseil
d’administration, sa gestion et la régularité de son Assemblée générale
constitutive. C’est le moment de soutenir le chef de l’Etat dans son
choix d’entourer le dossier de toute la transparence requise au lieu de
prêter des intentions au gouvernement.
De nouvelles propositions ont été faites. Le capital de la Sodeco
passera à 38 milliards de francs CFA lorsque le commissaire aura
constaté l’Etat des 10 usines de la Sonapra et confirmé leur entrée
dans le patrimoine de la nouvelle société. C’est seulement en ce moment
que la création de la Sodeco sera effective et l’Etat cèdera 45% de ses
actions au Groupe Talon et 7% aux producteurs et au personnel. Les 18,2
milliards de francs déjà disponibles au Groupe de la Banque of Africa
(Boa) seront automatiquement libérés au Trésor public au profit de
l’Etat béninois. Une autre Assemblée générale constitutive sera
convoquée au cours de laquelle le Conseil d’administration de la Sodeco
sera élargi aux autres actionnaires. Des sources bien informées
indiquent que ce processus est déjà en cours et aboutira dans les
prochains jours. Ainsi, la Sodeco se mobilisera pour réussir la
campagne cotonnière 2007-2008.
Boubacar Boni Biao
25 Octobre 2007
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