"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Clarification de l'univers politique béninois


Ecrit par Herbert HOUNGNIBO


Wallis Zoumarou et Edgar Alia lorgnent du côté du G13


Les élections communales et locales ont été l'occasion pour certains députés Fcbe de faire tomber leurs masques pour afficher leur vrai visage d'opposant. C'est le cas des honorables Edgar Alia et Wallis Zoumarou.
Le paysage politique du Bénin se clarifie de plus en plus. Les opposants au régime Boni Yayi se démasquent peu à peu. Deux députés élus sur la liste Fcbe ont fini par abandonner la majorité présidentielle, donc le président Boni Yayi au profit du groupe G13. Il s'agit des députés Fcbe Wallis Zoumarou et Edgar Alia. Les deux députés n'ont certes pas encore signé un acte officiel d'adhésion au groupe G13. Mais ils ont conclu des alliances avec ce groupe qui, de plus en plus, prend l'allure d'une opposition. En effet, les deux députés dont il est question ont affronté ouvertement la liste Fcbe lors des communales et locales de 2008. Le premier, c'est à dire l'honorable Wallis Zoumarou a, au nom de son parti Unsp, scellé une alliance dénommée Kokari avec les ténors de G13 dans sa commune à Djougou pour le compte des élections communales. Il s'est débattu au cours de la campagne au profit de ses candidats de la liste Kokari contre la liste Fcbe du chef de l'Etat. Sur le terrain, ça été une guerre sans merci. La plupart des thèmes de campagne des Fcbe étant centralisés autour du président de la République et de son programme. La liste concurrente n'avait autre moyen pour convaincre les électeurs que de critiquer les actes du président Boni Yayi Pour les besoins de la cause, le député Zoumarou est devenu un député Fcbe critique pour ne pas dire un nouvel opposant allié du G13. La conférence de presse qu'il s'est précipité d'organiser le jeudi dernier pour réaffirmer son appartenance à la majorité présidentielle trahit malheureusement son intention du moment. C'est un soutien sans conviction profonde, observent d'ailleurs des analystes politiques.

Le cas Alia

Le député Edgar Alia a ouvertement appelé à voter pour la liste Undp au cours de la campagne pour les élections communales, municipales et locales. De façon implicite, il a donc fait campagne pour le G13 dont est d'ailleurs membre l'Undp. Les deux députés Undp que sont les honorables Léon Ahossi et Joachim Dahissiho sont membres déclarés du groupe G13. Une alliance conclue entre l'honorable Edgar Alia et l'Undp est donc symptomatique de son départ imminent du camp Fcbe. Que l'honorable Alia arrive à solliciter le soutien des électeurs en public au profit de la liste Undp est un signe précurseur qui annonce la rupture des amarres avec le chef de l'Etat.

Entre calculs politiciens et échec déshonorant

Le député Alia a fait partie du premier gouvernement du président Boni Yayi au lendemain des élections présidentielles de 2006. Il a été viré du gouvernement aussitôt après les élections législatives de mars 2007. Sa région a été représentée au gouvernement par le ministre de la communication Désiré Adadja. Le bruit a couru que le député Alia serait nommé ambassadeur du Bénin près la France. Ce rêve a été très tôt brisé car le président de la République a offert cette faveur à un autre membre de son premier gouvernement, l'ex-ministre de l'intégration, Albert Agossou. C'est suite à cette nomination désespérément attendue que la guerre de leadership a commencé entre les deux personnalités. C'est-à-dire le ministre Adadja et le député Alia. Pour les communales et locales de 2008, le président Boni Yayi a nommé le ministre Adadja comme Coordonnateur de la liste Fcbe dans la zone Savalou. Le député Edgar Alia s'est alors senti humilié. La seule porte de sortie qui s'offrait à lui, c'est de tout mettre en œuvre pour avoir la commune de Savalou et d'autres localités environnantes sous sa coupe. Mais les résultats provisoires ne l'arrangent guère. Selon les observateurs politiques, le député Zoumarou pourrait mettre, en cas de victoire, sa suprématie en jeu pour négocier un poste ministériel ou autres avantages politiques. Mais c'est sans compter avec l'enracinement du le parti « Ensemble c'est plus sûr » avec lequel il a concouru. Face à l'alliance Kokari, le parti « Ensemble c'est plus sûr » a pris 23 sièges sur les 29.

 



30/04/2008
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