"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Date de publication : 19-12-2007
Auteur(s) / source : Fortuné AGUEH  

Malgré l’adoption de la clé de répartition pour la désignation des représentants de l’Assemblée Nationale à la Commission Electorale Nationale Autonome (CENA), le processus n’a pas évolué. Les négociations ont achoppé surtout sur les modalités de répartition des représentants dans les autres démembrements à savoir les Commissions Electorales Départementales (CED), les Commissions Electorales Communales (CEC) et les Commissions Electorales d’Arrondissement (CEA) mettant ainsi dans une impasse le processus

S’achemine–t-on vers une Cena sans les partis politiques de la minorité ? Sans apporter une réponse affirmative à cette interrogation, il y a tout de même des risques que les représentants des partis Rb, Prd, Psd et Madep ne fassent pas partie de la structure chargée d’organiser les élections des membres des conseils communaux et les membres des conseils de villages ou de quartiers de ville. Ceci en raison du fait que les négociations pour la répartition des sièges n’ont pas abouti. Les députés de ce partis politiques ont rejeté la clé de répartition de la désignation de leurs représentants dans les démembrements telle que proposée par la commission des lois. En effet, lors de la plénière de lundi dernier, la voix de la minorité s’était levée pour contester le rapport. Les partis politiques dénoncent une mauvaise volonté de la majorité. En effet, à l’ouverture de la plénière hier, les députés des trois groupes parlementaires ont marqué leur absence aux travaux après avoir, la veille, claqué la porte de l’hémicycle pour protester contre la portion jugée congrue que la majorité présidentielle tente de leur accorder. Selon les premières versions du rapport proposé par la commission des lois, la minorité parlementaire, composée de la RB, PSD, PRD et Madep gagne 2, 33% des sièges dans les commissions électorales d’arrondissement alors qu’elle représente 36% de l’effectif du parlement. Les négociations menées dans un premier temps ont permis aux députés de la majorité de revoir à la hausse la représentativité des minorités soit 25%. La minorité a, de son côté, exigé 45%. Toujours, dans la recherches de consensus , un taux de 33% lui a été accordé contre une prétention de 36 à 40% qui correspond à leur poids réel au parlement béninois.

   En effet, la minorité parlementaire est composée de 30 députés sur les 83 que compte l’hémicycle. Mais les députés de la majorité ont opposé un refus catégorique à cette demande. Cette majorité soutient avoir déjà beaucoup fait de consensus à la minorité. C’est sur cette position tranchée que les deux parties s’étaient retrouvées à la plénière le lundi dans la nuit. Mais face à l’intransigeance des uns et des autres , le dialogue a été rompu. Les députés de la minorité sont sortis de l’hémicycle. Mais les travaux se sont poursuivis sans leur participation jusqu’à l’adoption par les députés de la mouvance du rapport contesté. Hier mardi, à la reprise , les députés de la minorité ont continué leur boycott. Ils étaient présents au palais des gouverneurs mais sans entrer à l’hémicycle pour poursuivre les travaux. Seul le député Ismaël Tidjani Serpos y a fait un tour puis est reparti. Mais l’absence de la minorité n’a pas empêché le président de l’Assemblée nationale de lancer le processus de la désignation. Il a invité les huit groupes parlementaires à déposer au secrétariat général les noms des personnes devant siéger à la Cena et au Sap/Cena selon le nombre de sièges obtenus. Cependant, du côté de la minorité, les choses sont claires : elle n’est pas prête à proposer de noms à la Cena tant que la majorité ne lui concèdera pas le nombre de sièges exigés. Le parlement est donc dans l’impasse. Selon les députés de la Rb, du Prd , du Psd et du Madep , la proposition de répartition de siège ne reflète pas l’esprit de la loi. Ils trouvent que l’attitude de la majorité constitue une confiscation de la structure chargée de gérer les élections prochaines. Pour contrecarrer les velléités de la majorité présidentielle, les députés des groupes parlementaires de la minorité ont tous déposé leur lettre de démission de leur groupe parlementaire en vue de former, semble t-il, un seul et grand groupe parlementaire. La naissance d’un tel groupe aura pour conséquence la reprise des négociations sur de nouvelles modalités de calculs de la clé répartition. ce qui pourra retarder l’installation de la Cena. Pour l’heure, les deux camps sont campés sur leur position, la majorité ne veut plus rien concéder. la minorité ne veut non plus entrer dans la Cena et le Sap/Cena dans les conditions qui lui sont proposées.