"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Détection de deux foyers de grippe aviaire :

17 déc. 2007

Le Bénin dans la tourmente

 

Deux foyers de grippe aviaire de type H5N1 ont été détectés à Adjarra et à Cotonou-Akpakpa, dans le sud du Bénin. Malgré le matraquage médiatique auquel se livrent les autorités publiques béninoises, l’entrée du virus ne semble pas daté d’il y a quelques jours. La grippe aviaire risque de faire mal, très mal aux populations avec des conséquences catastrophiques.

Roger Dovonou l’a finalement annoncé publiquement samedi dernier, le Bénin s’est empêtré dans les griffes du H5N1, la forme la plus virulente de la grippe aviaire. Le ministre béninois de l'agriculture et de l'élevage qui tentait cahin-caha de camoufler l’information depuis des jours auparavant, s’est depuis lors livré à un matraquage médiatique sans précédent. Un matraquage qui fait suite à l’impréparation dangereuse et l’imprévision flagrante auxquelles les autorités béninoises nous ont habituées depuis des années. On peut nous dire aujourd’hui que «le Bénin a mis sur pied depuis février 2005 un Programme d'intervention d'urgence (PIU) contre la grippe aviaire, en prévision de l'arrivée sur son territoire d'oiseaux migrateurs éventuellement porteurs du virus H5N1», mais qu’on arrête de prendre les populations pour des cons. Depuis 2005, rien n’a été fait. Toutes les structures mises en place sont des structures de bureau sises à Cotonou. Des plaisantins au ventre plus impressionnant que l’intellect sont nourris, logés et «véhiculés» aux frais des contribuables pour voir depuis leurs bureaux, l’entrée du virus au Bénin. Tout le monde sait qu’en raison de la porosité de la frontière bénino-nigériane, le virus est automatiquement entré au Bénin dès lors qu’il a fait son nid au Nigéria. Mais depuis 2005, les autorités béninoises niaient l’évidence en se foutant de la santé des populations. Combien sont-ils, les Béninois de nos villages et campagnes qui accepteraient de laisser abattre leurs volailles, seule source de revenus, sans tout de suite une contrepartie financière conséquente ? Le gouvernement n’est pas prêt à mettre les mains au porte-monnaie pour ça et d’ailleurs, de quel moyen matériel dispose l’Etat béninois pour contrôler l’élevage familial et traditionnel qui se fait au Bénin ? Un Etat qui est à l’image du continent et où on ne peut même pas trouver un laboratoire digne du nom susceptible de détecter le H5N1 ! Le virus H5N1 est présent et fait ravage au Bénin depuis au moins deux ans (n’ayons pas peur de l’affirmer !) et les autorités béninoises en sont bien conscients. Si Roger Dovonou et consorts sont enfin sortis de leurs tanières pour tirer la sonnette d’alarme, c’est qu’ils ont enfin réalisé qu’ils n’avaient plus suffisamment d’arguments pour continuer à tourner le monde en bourrique. Combien de Béninois ont-ils déjà consommé de la viande infectée par le virus ? Comment en sont-ils malades ? Combien en sont-ils morts ? L’Etat béninois s’en fout puisque nul ne peut répondre avec certitude et bonne foi à cette question au sommet. Le PIU n’est qu’un pur gâchis, un vil programme d’enrichissement sournois de rigolos. Il est fort à parier que dans les villages et campagnes du Bénin où les populations cohabitent avec les volailles, le virus a déjà fait des victimes innocentes. Mais personne, personne ne veut se risquer à se regarder dans le miroir. Comment peut-on attendre l’entrée des oiseaux migrateurs du Nigéria au Bénin ou du Niger au Bénin avant de savoir que le virus est à nos portes ? On a vraiment envie de pouffer de rire de l’amateurisme gouvernemental s’il n’était pas question de santé publique. Christophe Monsia, directeur de l’élevage peut continuer à dire à qui veut l’entendre que la consommation de la viande contaminée par le virus H5N1, n’est pas la principale cause de la transmission de la grippe aviaire à l’homme ou que les populations peuvent continuer à manger de la volaille en prenant soin de bien la faire cuire. Il ne fait que trop bien son travail de désinformation et d’intoxication de la population comme on le lui recommande. Au Président-messie qui ne cesse de clamer qu’il veut faire du Bénin, le Singapour de l’Afrique, j’ai bien peur que ce monsieur ne soit qu’un pauvre plaisantin.




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17/12/2007
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