Difficile maitrise de l'inflation :
Les fonctionnaires vivent mal
La plupart des fonctionnaires de l'Etat béninois qui gagnent honnêtement leur vie la gagnent mal. La preuve, qui ne doit pas être une excuse, en est que sans recourir à des pratiques douteuses et à des transactions informelles, les gagne-petit ne peuvent ni survivre ni décemment nourrir, éduquer, loger et soigner leur famille plutôt large. Ce fait dont tout le monde est conscient depuis longtemps préoccupe fort heureusement les nouveaux dirigeants, selon leur propre dire.
Mais selon leurs actions, l'amélioration du traitement des ministres est devenu très vite une réalité, grâce au décret no 2006-187 du 30 avril c'est-à-dire quelques jours après la prise de pouvoir du nouveau président. L'opinion publique le doit à la vigilance d'un canard de la place de se rendre compte après-coup que, pour aussi abondante qu'elle soit, la médiatisation des actions du gouvernement sait se faire sélective. A notre insu, le traitement des ministres est vite passé de quelques 300 000 francs CFA au quadruple, soit 1.703.518 francs.
Pour justifier cette bonne disposition de l'Exécutif envers les ministres, il n'y a pas d'arguments qui ne puissent prendre en compte le cas des gagne-petit, avec plus d'urgence, à moins de donner l'impression de s'autosatisfaire ; que les arguments consistent à motiver les citoyens pour aimer servir leur pays ou qu'il s'agisse de créer des conditions pour limiter les tentations de détournement, l'amélioration des salaires est un besoin pour tous.
Evidemment, on dirait que les ressources de l'Etat ne sont pas extensibles à souhait. Or les fonctionnaires ont tout le droit d'espérer faire les preuves de la générosité du gouvernement dont ont bénéficié les Ecureuils, les artistes et les demandeurs de micro crédits. La semaine dernière, les travailleurs du ministère des finances ont fait la grève, sans la moindre presse pour daigner la relayer. Cette semaine, ce sont ceux du ministère de la communication, les seuls de tous les ministères à ne bénéficier d'aucune prime. Avec la clôture des dépenses budgétaires à mi-novembre et la fin prochaine du moratoire donné par les enseignants au gouvernement, il ne faut pas s'étonner que les fonctionnaires crient leur impatience.
Abbé André S. Quenum
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