Difficultés de gestion du pouvoir :
Le Chef de l'Etat, depuis son accession à la magistrature suprême, s'est évertué à rallier les Béninois de la diaspora à sa cause. Ainsi, à chacun de ses voyages, il essaye de leur faire miroiter sa vision pour le Bénin qui doit devenir un pays émergent. Une initiative qui a fini par prendre étant donné que pour nos compatriotes de la France et des Etats-Unis, Boni Yayi, c'est un don de Dieu pour le Bénin.
Ils sont décidés à se battre aux côtés du le Chef de l'Etat,
quoi que cela leur coûte ! Il s'agit de nos compatriotes vivant en
France et aux Etats-Unis. Boni Yayi a réussi à les accrocher au cours
de ses différentes visites dans ces pays. A les entendre, c'est le
président idéal que le Bénin a enfin eu. «Il paraît que tout le pays
est en chantier et que le long de la mer, de belles villas ont surgi de
terre comme des champignons. Cotonou dispose même de deux échangeurs :
Partout dans la ville des voies à double sens sont érigées.
Malheureusement ce sont les politiciens voleurs qui, voyant leurs
intérêts menacés, usent de tous les moyens pour l'empêcher de
développer le pays». Des propos qu'on entend sur presque toutes les
lèvres de gens qui, malgré le développement de l'internet, semblent ne
pas être au parfum des réalités de leur pays. C'est à croire que le
chef de l'Etat qui, depuis un moment, rencontre quelques difficultés
aussi bien avec la classe politique qu'avec les partenaires sociaux, a
jeté son dévolu sur les Béninois de l'extérieur pour se tirer
d'affaires. Boni Yayi aurait même promis de composer dorénavant avec la
diaspora qui semble mieux pénétrer sa vision pour le Bénin. Un tableau
qui contraste fortement avec la réalité et qui répond bien à l'adage
selon lequel à beau mentir qui vient de loin. Mais comment expliquer
que dans leur très grande majorité, ces compatriotes soient aussi sous
informés bien qu'il y ait des faits qui, de par leur nature, auraient
pu tout de même attirer leur attention pour peu qu'ils fassent
l'effort d'une réflexion critique ? Le premier est le classement pour
l'année 2008 de Reporters sans frontières qui montre, malgré tous les
commentaires des pro ou anti Yayi, que le Bénin sous le changement a
reculé en matière de liberté de presse. Cette information, nos
compatriotes ne l'ont pas. Il faut faire mention, dans la même logique
du rapport 2008 de Amnesty International qui montre que le Bénin n'est
plus un modèle en Afrique en matière de respect des libertés. Enfin, il
y a que même la Banque Mondiale a fiché le Bénin simplement parce que
le taux de corruption a augmenté ces deux dernières années. Des
réalités qui n'ont rien à voir avec la politique, et qui doivent
interpeller tout Béninois qu'il soit de la diaspora ou non, simplement
parce que notre seule richesse exportable aujourd'hui demeure notre
démocratie. Qu'on le veuille ou non, on est obligé de reconnaître au
moins que Soglo et Kérékou l'ont compris puisque chacun d'eux a œuvré
pour que les institutions fonctionnent le plus librement possible et
que les différentes échéances électorales soient respectées. C'est déjà
important même si cela ne suffit pas. Après deux ans de changement, les
données ont profondément changé. Le parlement, première institution de
contre pouvoir, n'existe depuis un moment que de nom. «Gouvernement
bis» au départ, il n'existe pratiquement plus, la majorité des députés
ayant réduit l'institution à son président et quelques membres.
Aujourd'hui, le parlement est totalement paralysé. Une première depuis
la conférence nationale de février 1990. Pour la première fois aussi,
la quatrième mandature de la Cour Constitutionnelle n'est composée que
des hommes acquis à la cause du Chef de l'Etat. Une cour monocolore.
Ces informations, nos compatriotes de la diaspora ne l'ont pas, tout
comme ils ne savent pas que les lois désormais ne sont appliquées que
selon la volonté des hommes. Ils savent que les élections communales,
municipales et locales ont eu lieu dans leur pays et que les résultats
ont été proclamés. Mais il ne sont au courant du fait que malgré les
exigences de la loi, il y a des conseils communaux qui ne sont pas
installés. A moins qu'ils soient devenus sourds et aveugles, il y à là
un grave déficit que la classe politique, et la société civile se
doivent de combler.
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