"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Les raisons ont été diverses et plurielles pour les deux limogeages qui ont fait couler beaucoup d’encre et de salive. Dans les milieux politiques et administratifs, les commentaires vont bon train puisque selon les politiciens et les agents en service dans l’administration douanière, il est difficile de comprendre qu’un Dg nommé il y a à peine quelques semaines soit limogé dans ces conditions. Mais à la douane, certaines langues se délient déjà : M. Gilles Hounkpatin, l’ancien Dg douane n’a pas pu atteindre la barre des 270 milliards de recettes fixées par le gouvernement. Aux impôts, le problème a été pratiquement le même. Malgré les saisies opérées ces derniers jours par le service des impôts, la barre qui a également été fixé n’est pas atteint. Et comme on sait que le pays ne vit que sur les recettes de la douane et des impôts, le président Boni Yayi a décidé de limoger les patrons de ces deux structures.

Pour certaines personnes, les deux directeurs généraux étaient tous des intérimaires et leur remplacement n’est pas le fait d’une mauvaise gestion ni d’une contre-performance.Pour ces dernières, leur départ de la tête de ces directions ne doit pas être considéré comme un limogeage. De source proche de l’administration douanière, Gilles Hounkpatin n’est pas limogé. Selon les déclarations des disciples de Mathieu, l’ancien patron de la douane était en mission pour la Cedeao et comme il est en fin de mission, il repart dans son service d’origine. Un autre son de cloche révèle que l’ancien Dg de la douane a été limogé par son ministre de tutelle, M. Soulé Mana Lawani qui n’a pas apprécié le fait qu’il était en retard à la cérémonie de lancement de l’identifiant fiscal unique qui a eu lieu lundi dernier à la direction générale des impôts et des domaines. Une autre source justifie son départ de la tête de la douane par les révélations des acteurs du secteur portuaire qui, lors de leur rencontre avec le Chef de l’Etat, ont de façon voilée dit à Boni Yayi que l’ancien Dg de la douane ne maîtrise pas bien le secteur. Des informations que nous prenons avec pincettes puisque ne venant pas de sources officielles. Mais ce qui est sûr, c’est que le président de la République tient à renflouer les caisses de l’Etat.

A la direction générale de la douane et des droits indirects comme aux impôts, les nouveaux Dg doivent se battre pour gagner la confiance du Chef de l’Etat en ayant à cœur la bataille pour l’assainissement de leur secteur d’activités et la lutte pour atteindre la barre que leur aurait fixé le docteur Boni Yayi.

Léandre ADOMOU