Bla-bla présidentiel
Comme du temps du PRPB (Parti de la Révolution Populaire du Bénin), le dernier discours à la nation de Yayi Boni a tenu toutes ses promesses. Platitude, complaisance, banalités, clichés, mensonges, canulars, stéréotypes, évidences et humour ; les Béninois se sont bien amusés et bien marrés le 30 décembre dernier. Même un analphabète ferait mieux ou épargnerait tout au moins, les Béninois de ses caprices et fantasmes. Mais comme le Président béninois n’a aucun respect pour ses électeurs, il s’est bien permis de déverser sur eux un discours éhonté, puant et pétri de stupidités. Retour critique sur un discours sans contenu d’un Président qui déçoit tous les jours les espoirs placés en lui.
On croyait révolu au Bénin, le temps des discours-fleuves et trop classiques mais c’était mal connaître l’actuel locataire de la Marina et son équipe. Le discours à la nation du 30 décembre dernier était exagérément trop long. Non seulement parce qu’il faisait plus d’une quinzaine de pages mais aussi parce qu’il était vide, exténuant et ennuyeux. Comme le Président, les speechwriters manquent tous de créativité et d’originalité. Ils s’accrochent à la facilité traditionnelle qui encourage les tournures protocolaires, les salamalecs interminables et surtout les pertes de temps. Dans ce discours peu vivant, Yayi Boni n’y a rien dit de nouveau. On comprend trop rapidement que ses speechwriters ont simplement réchauffé ses discours antérieurs et qu’ils ont essayé de lui trouver un contexte. L’incompétence de son équipe, il l’a attribuée à la conjoncture économique actuelle. Ses mauvais jugements et ses inactions répétées, il les attribués au «peu de temps» qu’il a déjà passé au pouvoir. En fait, Yayi Boni voudrait qu’on lui donne du temps, encore du temps et toujours du temps. Bientôt trois ans au pouvoir et nul n’est capable de dire exactement et concrètement ce qu’il a fait. En 2011, Cet homme se présentera encore sans ambages, devant les électeurs Béninois pour leur parler comme il l’a fait dans ce discours à la Nation. Il se présentera encore et dira aux Béninois qu’il aurait tant souhaité réaliser des projets concrets si on lui accordait encore cinq années de plus. Mais accorder un nouveau mandat à Yayi Boni, c’est légaliser la médiocrité au sommet de la République. Ce serait le refus du pays d’avancer avec le monde.
En trois ans de gouvernance, il y a eu à Cotonou et environs, plus de braquages à mains armées qu’au cours des dernières dix années de pouvoir du Général Matthieu Kérékou. En trois ans, les bonnes femmes du Marché Dantokpa n’ont connu que des cauchemars dans la vente et la protection de leurs marchandises. En trois années de pouvoir, Yayi Boni a pourri la vie des travailleurs et a tué l’espoir des jeunes sans-emplois mais il a essayé de faire croire dans son discours que «l’un des soucis majeurs du gouvernement est la lutte contre le chômage des jeunes…». Ignorance, arrogance, naïveté, manipulation et invention de chiffres, manque d’humilité et refus de regarder la réalité en face, le natif de Tchaourou n’a jamais arrêté d’inventer des numéros. De quoi veut-il donc nous parler ? De rien puisqu’il n’a rien à dire mais comme c’était une obligation présidentielle, Yayi Boni se devait de passer devant la représentation nationale avec un discours-bilan mirobolant, un verbiage hypnotiseur digne d’une fable. Le Président nous a même parlé de choses dont il n’a aucune connaissance. «L’insertion des plus pauvres au circuit de production est essentielle pour la prospérité partagée. A cet égard, mon gouvernement poursuit l’exécution du programme de micro crédit aux plus pauvres, afin de renforcer l’autonomie des femmes à travers des activités génératrices de revenus». Yayi Boni veut-il nous faire croire que la répartition du fameux micro crédit se fait en toute transparence et honnêteté ? Un bla-bla aussi beau soit-il, dégage trop facilement des mensonges et des contrevérités.
L’eau et l’électricité ne sont apparues nulle part dans le discours. Pourtant, les délestages sont encore monnaies courantes dans les grandes villes et que nos villages sont largement dépourvus d’eau potable et d’électricité qui constituent les bases pour un pays qui se veut émergent. Plus révoltant dans le discours présidentiel, c’est le fait qu’il affiche un réel satisfecit dans le fait d’avoir récemment inauguré un centre commercial chinois. Comment le Président béninois peut-il se réjouir de la construction d’un centre commercial étranger, surtout celui de la Chine ? Vouloir nous convaincre que ce centre ne fera que du bien aux Béninois, c’est nous prendre pour des gobe-mouches. Tout le monde sait aujourd’hui que la plupart des produits chinois ne sont ni saints ni fiables et il n’existe pas encore au Bénin la moindre institution chargée de contrôler des produits importés. Yayi Boni s’en fout de ce que des produits chinois peuvent causer aux Béninois. Il a besoin de la Chine pour l’aider à construire des routes, des échangeurs et les stades pour avoir un bilan à présenter aux Béninois dans deux ans. Comment finalement comprendre que notre Président puisse se réjouir de l’actuelle croissance économique ? Et d’où tient-il ses chiffres ? «Le taux de croissance économique estimé pour 2008 est de 5,1% contre 4,6% en 2007». Celui qui nous a promis depuis trois ans une croissance à deux chiffres, nous parle aujourd’hui de«performance» avec des chiffres ridicules et probablement inventés. Dans ce discours, Yayi Boni a trop facilement dit des choses inutiles dont il pouvait bien nous en faire l’économie. Les Béninois n’ont pas besoin de lui pour leur faire l’historique de la crise pétrolière, alimentaire et financière ; ils auraient voulu qu’il dévoile son plan de gestion et de prévention de la crise. Mais comme il n’a aucune idée de comment sortir le pays de l’ornière, il se contente de la rhétorique politicienne, de gros mots et de distractions. A l’heure où l’économie mondiale entre en récession, la solution pour un si petit pays comme le Bénin est loin, très loin d’être dans un délayage présidentiel.
On croyait révolu au Bénin, le temps des discours-fleuves et trop classiques mais c’était mal connaître l’actuel locataire de la Marina et son équipe. Le discours à la nation du 30 décembre dernier était exagérément trop long. Non seulement parce qu’il faisait plus d’une quinzaine de pages mais aussi parce qu’il était vide, exténuant et ennuyeux. Comme le Président, les speechwriters manquent tous de créativité et d’originalité. Ils s’accrochent à la facilité traditionnelle qui encourage les tournures protocolaires, les salamalecs interminables et surtout les pertes de temps. Dans ce discours peu vivant, Yayi Boni n’y a rien dit de nouveau. On comprend trop rapidement que ses speechwriters ont simplement réchauffé ses discours antérieurs et qu’ils ont essayé de lui trouver un contexte. L’incompétence de son équipe, il l’a attribuée à la conjoncture économique actuelle. Ses mauvais jugements et ses inactions répétées, il les attribués au «peu de temps» qu’il a déjà passé au pouvoir. En fait, Yayi Boni voudrait qu’on lui donne du temps, encore du temps et toujours du temps. Bientôt trois ans au pouvoir et nul n’est capable de dire exactement et concrètement ce qu’il a fait. En 2011, Cet homme se présentera encore sans ambages, devant les électeurs Béninois pour leur parler comme il l’a fait dans ce discours à la Nation. Il se présentera encore et dira aux Béninois qu’il aurait tant souhaité réaliser des projets concrets si on lui accordait encore cinq années de plus. Mais accorder un nouveau mandat à Yayi Boni, c’est légaliser la médiocrité au sommet de la République. Ce serait le refus du pays d’avancer avec le monde.
En trois ans de gouvernance, il y a eu à Cotonou et environs, plus de braquages à mains armées qu’au cours des dernières dix années de pouvoir du Général Matthieu Kérékou. En trois ans, les bonnes femmes du Marché Dantokpa n’ont connu que des cauchemars dans la vente et la protection de leurs marchandises. En trois années de pouvoir, Yayi Boni a pourri la vie des travailleurs et a tué l’espoir des jeunes sans-emplois mais il a essayé de faire croire dans son discours que «l’un des soucis majeurs du gouvernement est la lutte contre le chômage des jeunes…». Ignorance, arrogance, naïveté, manipulation et invention de chiffres, manque d’humilité et refus de regarder la réalité en face, le natif de Tchaourou n’a jamais arrêté d’inventer des numéros. De quoi veut-il donc nous parler ? De rien puisqu’il n’a rien à dire mais comme c’était une obligation présidentielle, Yayi Boni se devait de passer devant la représentation nationale avec un discours-bilan mirobolant, un verbiage hypnotiseur digne d’une fable. Le Président nous a même parlé de choses dont il n’a aucune connaissance. «L’insertion des plus pauvres au circuit de production est essentielle pour la prospérité partagée. A cet égard, mon gouvernement poursuit l’exécution du programme de micro crédit aux plus pauvres, afin de renforcer l’autonomie des femmes à travers des activités génératrices de revenus». Yayi Boni veut-il nous faire croire que la répartition du fameux micro crédit se fait en toute transparence et honnêteté ? Un bla-bla aussi beau soit-il, dégage trop facilement des mensonges et des contrevérités.
L’eau et l’électricité ne sont apparues nulle part dans le discours. Pourtant, les délestages sont encore monnaies courantes dans les grandes villes et que nos villages sont largement dépourvus d’eau potable et d’électricité qui constituent les bases pour un pays qui se veut émergent. Plus révoltant dans le discours présidentiel, c’est le fait qu’il affiche un réel satisfecit dans le fait d’avoir récemment inauguré un centre commercial chinois. Comment le Président béninois peut-il se réjouir de la construction d’un centre commercial étranger, surtout celui de la Chine ? Vouloir nous convaincre que ce centre ne fera que du bien aux Béninois, c’est nous prendre pour des gobe-mouches. Tout le monde sait aujourd’hui que la plupart des produits chinois ne sont ni saints ni fiables et il n’existe pas encore au Bénin la moindre institution chargée de contrôler des produits importés. Yayi Boni s’en fout de ce que des produits chinois peuvent causer aux Béninois. Il a besoin de la Chine pour l’aider à construire des routes, des échangeurs et les stades pour avoir un bilan à présenter aux Béninois dans deux ans. Comment finalement comprendre que notre Président puisse se réjouir de l’actuelle croissance économique ? Et d’où tient-il ses chiffres ? «Le taux de croissance économique estimé pour 2008 est de 5,1% contre 4,6% en 2007». Celui qui nous a promis depuis trois ans une croissance à deux chiffres, nous parle aujourd’hui de«performance» avec des chiffres ridicules et probablement inventés. Dans ce discours, Yayi Boni a trop facilement dit des choses inutiles dont il pouvait bien nous en faire l’économie. Les Béninois n’ont pas besoin de lui pour leur faire l’historique de la crise pétrolière, alimentaire et financière ; ils auraient voulu qu’il dévoile son plan de gestion et de prévention de la crise. Mais comme il n’a aucune idée de comment sortir le pays de l’ornière, il se contente de la rhétorique politicienne, de gros mots et de distractions. A l’heure où l’économie mondiale entre en récession, la solution pour un si petit pays comme le Bénin est loin, très loin d’être dans un délayage présidentiel.
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