Dysfonctionnements dans l’administration béninoise
01-07-2008 | |
Les dérives de la méthode Yayi La
récente sortie médiatique du directeur général du port autonome de
Cotonou, Jérôme Dandjinou, dénonçant le blocage de ses nominations, est
la preuve palpable des dérives du système mis en place par le chef de
l’Etat depuis 2006 consistant à imposer des cadres aux ministres. Cette
situation crée des conflits entre les membres du gouvernement et des
dysfonctionnements au sein de l’administration.
La guéguerre entre le ministre délégué au Transport, Armand
Zinzindohoué, et le directeur général du port de Cotonou, est sans nul
doute la conséquence du système que le chef de l’Etat a instauré dans
le pays au nom du changement. Depuis lors, les ministres n’ont pas de
marges de manœuvres pour nommer les personnes de leur choix dans leur
cabinet et dans les directions sous tutelle. Au ministère des Finances
et de l’économie, c’est le président Boni Yayi lui-même qui a nommé le
directeur général de la douane, James Sagbo. Les cas de la directrice
du conseil national des chargeurs du Bénin au ministère des Transports
sont édifiants. Dans d’autres départements ministériels, le même
scénario se répète. En procédant ainsi, le président de la République,
Boni Yayi, veut avoir ses hommes de main partout pour mieux contrôler
les affaires au sein de l’administration publique. Mais ce faisant, il
crée des dysfonctionnements dans l’appareil d’Etat, et surtout des
rapports conflictuels entre les ministres et leurs collaborateurs. Ce
problème se pose avec acuité dans plusieurs ministères où certains
directeurs centraux prennent des décisions sans l’avis de leur ministre
de tutelle. Par exemple, au ministère de l’Industrie et commerce, une
directrice se croit au-dessus de tout et agit selon sa volonté.
Aujourd’hui dans l’administration publique, des ministres n’ont
pratiquement aucun pouvoir de décision, parce que leurs collaborateurs
se croient redevables au chef de l’Etat. C’est dire que le courant ne
passait pas entre le ministre Zinzindohoué et Jérôme Dandjinou, surtout
que ce dernier est nommé à ce poste par le chef de l’Etat à qui il doit
rendre compte sans passer par son ministre de tutelle. Jules Yaovi MAOUSSI |
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