Les Conseillers candidats au poste de maire ou d'adjoint au
maire ont la peur au ventre jusqu'à la fin des élections prévues pour le 3
juin 2008 dans certaines communes. La raison est toute simple. Les
négociations ont été dans tous les sens, du moins dans les localités où il y
a des ballottages. Certains ont besoin d'une voix ou de deux pour se faire
élire. Ils se retrouvent parfois à deux dans le même cas au sein d'un même
Conseil communal. Ce qui fait que personne ne peut être totalement sûr de
l'issue des élections. En politique au Bénin, il faut attendre de voir avant
de croire. Or, aujourd'hui, tous les arguments et toutes les stratégies sont
mis en branle pour le contrôle des communes. Les différents candidats
s'épient pour gagner en dernier ressort. A cette allure les courtisés sont
les seuls maîtres du jeu. Ce sont eux qui dicteront leur loi. Et parce que le
respect de la parole donnée n'est pas légion, tout le monde attend les
résultats des votes pour apprécier le degré de respect des
concertations. Mais le moins qu'on puisse dire est que la situation n'est pas
la même partout. Ailleurs, c'est le regroupement des forces contre la volonté
du pouvoir exécutif de tout contrôler. Dans d'autres communes, c'est la
guerre de l'hégémonie des formations politiques qui se disputent
la popularité.
Pour d'autres encore, c'est la coalition des fils du terroir contre des
candidats non originaires des communes où ils veulent être chef. Tout cet
ensemble côtoie d'autres considérations que seuls les hommes politiques
maîtrisent. Nicéphore Soglo mobilise sa troupeLe Bureau politique
de la Renaissance
du Bénin a organisé le vendredi 30 mai dernier une rencontre élargie à ses
différents élus municipaux et communaux issus des dernières élections du 20
avril et du 1er mai 2008. Cette rencontre qui s'est tenue sous l'autorité du
président d'honneur Nicéphore D Soglo à Cotonou a enregistré la présence de
certains barons de la RB
qu'on ne voyait plus sur la scène politique nationale. Il s'agit notamment du
doyen Marius Francisco, de l'ancien député Marcellin Dégbé, de l'ancien
Ambassadeur René Valéry Mongbè…Au cours de la rencontre, il a été
essentiellement question de l'installation des conseils communaux qui aura
lieu le 3 juin 2008. Le point des négociations avec les autres formations
politiques qui n'ont pas permis à la
RB d'avoir directement la majorité dans certaines communes
a été fait. Aussi, les participants à cette réunion ont-il réussi à dégager
le consensus autour des noms de ceux qui pourraient être les prochains maires
de la RB dans
les communes où la majorité a été dégagée de façon nette. Les gros nuages qui
s'amoncelaient déjà dans le ciel RB après la proclamation des résultats par la Cena ont été dégagés. Que
ce soit dans le Zou, le Littoral et l'Atlantique, on sait déjà qui des
conseillers RB pourrait être maire, 1er adjoint au maire, 2è adjoint au maire
et ainsi de suite. « Le schéma a été tracé et il n'y a plus de raison
que cela ne passe », rassure t-on du côté des dirigeants de la RB. Non programmation
de l'installation de certains conseils communaux 14 députés interpellent le
gouvernement Quatorze députés viennent d'interpeller le gouvernement à
travers une question orale introduite en procédure d'urgence sur la programmation
partielle de l'installation de certains conseils communaux contrairement aux
dispositions de la loi portant règles particulières pour les élections
communales, municipales et locales. Les députés ne sont pas
d'accord avec le gouvernement qui a programmé l'installation de certains
conseils communaux pour le 03 juin prochain, laissant beaucoup d'autres
communes de côté. Quatorze d'entre eux viennent de déposer une interpellation
au gouvernement à ce sujet. Il s'agit des députés Bako Arifari Nassirou,
Edayé Jean-Baptiste, Ahouanvoébla Augustin, N'Da Antoine N'da, Kakpo
Kifouli, Kolawolé Idji, Valentin Aditi Houdé, Kindjanhoundé Zéphirin, Eric
Houndété, Jules Lodjou, Lazare Sèhouéto, Tidjani Serpos et Epiphane Quenum.
Dans leur requête, ces députés se sont appuyés sur l'arrêté préfectoral N°
5/0068/Pdba-Sg-Stccd-dclc portant installation des conseillers communaux et
municipaux des départements du Borgou et de l'Alibori en date du 28 mai 2008
qui dit en son article premier que seuls les conseils communaux de Sinendé,
de Bembèrèkè, de Gogounou, de Nikki, de Pèrèrè, de N'Dali, de Tchaourou et
Parakou seront installés demain mardi 03 juin. Cet arrêté préfectoral
met de côté sans se conformer à la loi, beaucoup de communes. Les
députés ont jugé cette décision préfectorale contraire aux textes
surtout à l'article 16 de la loi 2007-28 portant règles particulières
applicables aux élections des membres des conseils communaux, municipaux et
des conseils de village ou de quartier de ville qui stipule que « l'
élection du maire et de ses adjoints a lieu lors de la séance
d'installation du conseil communal ou municipal au plus tard dans les 15
jours qui suivent l'annonce des résultats de l'élection communale et
municipale . Les membres du conseil communal ou municipal sont convoqués
par arrêté de l'autorité de tutelle. La convocation indique l'élection à
laquelle il sera procédé». « L'arrêté préfectoral signé du préfet des
départements du Borgou et de l'Alibori n'a pas respecté cette disposition de
la loi, car il ne prend pas en compte les conseils communaux de six des
14 communes que comptent les deux départements. Il s'agit notamment des
communes de Karimama, Malanville, Kandi, Ségbana, Banikoara et Kalalé
où la famille Fcbe n'a pas pu dégager la majorité qualifiée pour contrôler
les mairies de ces localités-là », estiment-ils. (Lire la
déclaration du Prd-Prs à ce sujet).
Affissou Anonrin
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