"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Explication approximative de la gestion des fonds de l’escorte par le beau-frère du président:

LE BENINOIS LIBERE  - - 26 février

Où sont passés les 17 milliards laissés par le gouvernement Kérékou ?  

Whénafa Lecomte

Les grandes questions que le commun des Béninois se pose aujourd’hui tournent autour de la gestion des fonds de l’escorte, du flou que cela a engendré et surtout de ce à quoi cette ressource a pu servir car il est désormais clair qu’une bonne partie de cette manne a pris des chemins peu orthodoxes. Justement en matière d’orthodoxie financière beaucoup de choses sont à redire sur la façon on ne peut plus cavalière avec laquelle les fonds du Trésor ont été déménagés des banques primaires pour être ensuite logés dans ce fameux compte ouvert en son nom à la Bcéao. Ainsi une dizaine de milliards serait sortie de la multitude de comptes ouverts dans les banques commerciales pour ne faire qu’un au niveau des livres de la banque centrale.

Ce qui parait curieux est que ce soit le Directeur National de cette Banque centrale, beau-frère du Président, qui d’une certaine façon est venu chanter les louanges de cet acte qui n’a rien d’un exploit financier, mais tout d’une bêtise affligeante ou encore la justification du gouvernement, rien est convaincu.

D’abord diront les spécialistes, il n’y a rien de plus normal que le trésor loge une partie de sa liquidité dans les banques primaires. La procédure de décaissement y étant plus simple et aussi plus rapide, elle dispose de moyens de financement facile d’accès. Ce qui n’est pas le cas d’un compte ouvert à la Bcéao où la procédure de décaissement est plus complexe et est prévue pour les réserves de l’Etat. On peut caricaturer les comptes logés à la Bcéao comme des comptes d’épargne pour les pays de l’Uemoa. Or, c’est là qu’une fois certains malins ont compris que le solde du Bénin n’était pas de deux Cent Millions de francs à l’accession au pouvoir de Boni YAYI, mais plutôt d’une grosse dizaine de milliards de nos francs, qu’ont été rapatriés les fonds dont la sommation jusqu’au jour d’aujourd’hui ne sera jamais faite officiellement. Une addition de l’argent du Trésor délogé en Mai 2006 des différentes banques primaires a montré l’écart qu’il y avait entre les accusations de pillage systématique des caisses de l’Etat et la réalité. Les livres de ces banques qui ont encore pignon sur rue existent et peuvent témoigner qu’il y avait plus de 200 millions dans les caisses de l’Etat avant l’arrivée de Boni YAYI. Ce n’est d’ailleurs pas l’ancien député, Barthélémy Kassa qui dira le contraire.

Une fois que de bonnes sources, on sait que ces fameux fonds sont logés dans le même compte que ceux de l’escorte, la question du montant du solde du compte se pose avec plus d’acuité. Voilà donc un compte dit ouvert pour abriter les recettes d’une activité, l’Escorte, qu’on dit avoir permis à l’Etat de gagner 25 milliards non budgétisés et qui initialement devrait être pourvu de plus d’une dizaine de milliards, mais qui 19 mois plus tard n’est point crédité au moins des 25 milliards annoncés. On répondra qu’il y a une dizaine de milliards qui ont été injectés dans le crédit aux plus pauvres. Très bien, mais cela ne saurait empêcher un solde aux alentours de la bonne vingtaine de milliards. Un calcul rapide pourrait nous éclairer :

Les fonds rapatriés des banques primaires sont de l’ordre de 10 milliards, plus les fameux 200 millions annoncés comme étant le fond de la marmite laissée par le gouvernement Kérékou, pour ne citer que cela. C’est donc avec ces sous, donc un peu plus de 10 milliards que le compte à la BCEAO au nom du Trésor a été alimenté avant ceux de l’escorte qui n’interviendront qu’en juillet 2006, soit 2 mois plus tard. Maintenant, il n’y a plus qu’à rajouter les fonds des 17, pardon des 19 mois de recette d’Escorte officiellement estimés à 25 milliards de nos francs. Fonds jamais budgétisés au nom de l’on ne sait quelle stratégie économique, pour ne pas dire politique. L’addition de ces nombreux milliards devrait approcher les 35, et non 25 milliards. Alors pour reprendre une chanson d’un groupe de jeunes musiciens béninois, on peut légitimement se demander « où est passé le blé, où sont passés nos ‘’dols’’ ». Le peuple épris du Changement et de son Prince aimerait bien savoir ce que deviennent ses fameux milliards inopinément logés à la BCEAO et surtout par avance ce qu’on en fait. C’est peut-être là le vrai Changement. La clarté dans la gestion des fonds publics.



27/02/2008
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