"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Gestion difficile de la victoire de Boni Yayi :

 Tension au sein de la majorité présidentielle


Écrit par Le Matin du 21/02/2008
Ça va très mal au sein de la famille politique du président Boni Yayi. Les supporters du chef de l’Etat ne parlent plus d’une seule voix à cause des malentendus, des conflits autour des postes de responsabilité et le positionnement sur les listes électorales.




Certains supporters ou alliés du pouvoir ont déjà claqué la porte pendant que d’autres sont sur le point de quitter. Cette situation met en difficultés la majorité présidentielle. La crise a évolué au point où à l’Assemblée nationale certains députés alliés à la FCBE sont en train de se désolidariser pour constituer leur propre groupe. Un problème de cohésion et d’instabilité se posent alors au sein de la majorité parlementaire qui risque de voler en éclats si la crise n’était pas dénouée. En réalité, le pouvoir a du mal à gérer la victoire du Président Boni Yayi à la présidentielle 2006 et ses nouveaux acquis après les dernières législatives. Ce malaise qui secoue la majorité présidentielle est en train d’être aggravé par de nouvelles contradictions et divergences autour d’une liste unique FCBE que le chef de l’Etat aurait l’intention de proposer pour les municipales et le partage des responsabilités pour la prochaine campagne qui crée déjà des frustrations et des mécontents.

Ces problèmes auxquels est confronté le pouvoir ont vu le jour au lendemain de la victoire du Président Boni Yayi à la présidentielle. Ils sont nombreux ceux qui espéraient leur part du gâteau mais qui ont été déçus après la formation de son premier gouvernement et des cabinets ministériels. Jusqu’à ce jour, certains ont encore du mal à contenir leur colère parce qu’ils continuent d’attendre désespérément leur part pendant que d’autres ont été nommés dans les représentations diplomatiques et à d’autres niveaux de l’administration ou des institutions de la République. C’est la même situation qui prévaut à l’Assemblée nationale où des partisans de Boni Yayi sont fâchés parce qu’ils estiment qu’ils n’ont rien eu ni au niveau du bureau du parlement ni dans les commissions et les groupes parlementaires. D’autres alliés dénoncent le non-respect par le pouvoir des accords de législature qu’ils ont signés pour mettre sur pied une majorité parlementaire. Malgré les multiples rencontres initiées par le chef de l’Etat pour colmater la brèche, la situation va de mal en pire. Elle ressemble fort bien aux ennuis que la majorité parlementaire a fait connaître au général Kérékou pendant les derniers mois de son mandat. Or, 2008 est une étape décisive où Boni Yayi a besoin de sa majorité pour mettre en œuvre sa stratégie politique. Il tient à la victoire aux municipales, au contrôle des principales mairies pour avoir plus de marges de manœuvres et poser des jalons en vue de sa réélection en 2011.

Après la victoire, Boni Yayi est en train de faire face aux réalités du pouvoir. C’est très difficile, puisque à côté des multiples problèmes que posent les populations, il devra s’atteler à régler les querelles de personnes et les conflits d’intérêts qui minent sa famille politique et qui risquent de constituer un blocage à son plan ou sa vision de développement du pays.

Le pouvoir a vraiment du pain sur la planche et devra parer au plus pressé.


Euloge R. GANDAHO



21/02/2008
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