"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Gouvernance de changement

Impunément, les affaires continuent


Du laxisme, de l’impunité, du népotisme, du favoritisme, des lois de la république violées, des mensonges au chef de l’Etat, des frais de missions fictifs, des véhicules de l’Etat abusivement utilisés, bref, toutes les tares de l’ancien régime se poursuivent sous le Gouvernement du changement.


Mauvaise gouvernance, impunité, encore mauvaise gouvernance, impunité, toujours mauvaise gouvernance, impunité ! Les Béninois à divers niveaux ne veulent pas changer. Ou du moins, ils n’ont pas encore pris le pli du changement. Ce que la presse avait pompeusement dénoncé sous le président Mathieu Kérékou continue, hélas, au grand dam du chantre du changement, le président Boni Yayi. Il aura beau crier à tout bout de champ son engagement à en découdre avec les pilleurs des deniers publics, les malversations continuent sous le ciel béninois. Les mis en cause dans les dossiers de malversation entre- temps révélés par le Front des organisations nationales contre la corruption (Fonac) n’ont pas encore rendu gorge. Hier, Jean-Baptiste Elias est encore monté au créneau pour annoncer de nouveaux dossiers de malversation et de mauvaise gouvernance qu’il mettra incessamment à la place publique. Il est aussi revenu sur les dossiers Sbee et Soneb qui avaient fait abondamment couler d’encre et de salive.

La bonne gouvernance en question

Pour le Fonac, la bonne gouvernance tant prônée par le chef de l’Etat comme cheval de bataille pour l’émergence du Bénin est encore soumise à rudes épreuves. Le Gouvernement violerait des décrets pris par le président de la République. Il en veut pour preuve le non respect du décret présidentiel définissant les critères de nomination des membres des cabinets ministériels. Et beaucoup de personnes se trouvent aujourd’hui à des postes dans des cabinets ministériels sans en avoir le profil. Pareil pour les postes de directeurs centraux et de directeurs techniques. Selon Jean-Baptiste Elias, des cadres de catégorie B, sont nommés à des postes des cadres de catégorie A1. Des diplômés sans emploi sont catapultés assistants des ministres. Par contre, des inspecteurs généraux ont été enlevés de leur poste sans avoir fait un an, alors qu’au regard du décret N° 2006 669 de décembre 2006, un inspecteur général ne devrait être démis de son poste sans avoir fait au moins trois ans.

Par ailleurs, le Fonac dénonce une attribution illégale des véhicules de fonction aux membres de cabinet par des ministres. Et cela sans oublier l’utilisation abusive des véhicules d’Etat qui circulent au-delà des heures de service, les jours fériés, en fin de semaine sans ordre de mission.

Dossiers Sbee et Soneb

En ce qui concerne le dossier Sbee, il fait comprendre qu’il a été transmis aux officiers de la police judiciaire. Mais ces derniers traînent les pas sous prétexte qu’ils manquent de moyens nécessaires pour poursuivre convenablement leur travail. Aussi, les ténors de ce dossier ne sont-ils pas encore écoutés.

De même, aucune sanction administrative n’est encore tombée contre les mis en cause, bien que le Gouvernement ait entrepris de les poursuivre, suite aux résultats de l’enquête diligentée par le chef de l’Etat et qui confirment les allégations du Fonac. " Jusqu’à la date du 25 juin dernier, dit Jean-Baptiste Elias, aucun dossier des mis en cause n’a été transmis au Ministre de la Fonction publique et du Travail pour qu’un conseil de discipline s’y penche. Pire, tous ceux qui sont mis en cause aussi bien par le Fonac que par le Gouvernement sont maintenus à leur poste depuis 12 mois. Certains on même été promus à des postes plus importants ", se désole-t-il.

Preuves à l’appui, Jean-Baptiste Elias revient sur le dossier de malversation qui a fait partir le Dg Alassane Baba Moussa de la Société nationale des eaux du Bénin. Après avoir été limogé, ce dernier réclamerait des millions à l’Etat, et le ministre Sacca Lafia aurait déjà donné des instructions pour qu’il soit payé.

Des frais de missions fictifs

Le Fonac promet mettre incessamment un autre dossier de malversation au ministère de la santé sur la place publique. Il s’agit d’un dossier de frais de mission fictive évalués à des centaines de millions. Ce dossier, selon Jean-Baptiste, emballe des têtes insoupçonnables, des cadres du ministère, chauffeurs et autres agents de service qu’il citera nommément au moment opportun. En attendant, il continue de réunir les preuves, et certains seraient en train de se rendre, en plaidant leur naïveté.



11/07/2008
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