HISTORIQUE DECLARATION de COTONOU
Le régime entre l’écoute et la réplique
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La déclaration de mercredi dernier provenait de
quatre formations politiques dont trois (le Psd, D’autres dans la mouvance présidentielle, pensent
qu’il faudra être, ici et maintenant offensif, « démasquer » une
opposition qui n’a pas voulu, depuis toujours, dire son nom et qui agirait
comme un cheval de Troie, stratégiquement arrimée à la mouvance. Pour ces
derniers, attendre trop serait laisser le temps aux adversaires -dont ils
doutent de la sincérité de la démarche critique- d’imprimer à l’opinion
publique la marque de la diabolisation du régime, de son président et de ses
actions pour le changement. On notera que le hiatus entre ces deux
conceptions a dû fortement temporiser les multiples mouvements massifs et
spontanéistes des centaines de mouvements yayistes et les réactions
officielles regroupées pour des répliques appropriées à la solennité
populaire de la déclaration. Sans le savoir, la tension politique a lancé la
campagne précocement, en dehors de délai légal. Mais le doute sur les
motivations profondes de toutes les composantes politiques qui ont suscité ou
organisé la déclaration de mercredi dernier, met une bonne partie des
soutiens au chef de l’Etat dans l’attentisme. L’embarras se résume en ceci :
d’une part, ne pas être trop réactif pour donner l’impression de panique du
régime, d’autre part, être conscient que cette déclaration n’est pas naïve et
neutre, surtout intervenant en pleine période électorale, et initiée par des
formations politiques qui ne peuvent ne pas avoir un but politique à leur
action. La motivation de tout parti politique étant la conquête ou la
reconquête du pouvoir, quelle que soit la justesse de son discours et de ses
observations. Ce doute sur les motivations profondes des auteurs de la
déclaration et la volonté d’un certain nombre de mouvanciers de chercher une
réponse adaptée et intelligente à « l’offensive » des quatre
formations politiques a sans doute ralenti l’ardeur activistes des uns et des
autres. Toutefois, il semble pour la plupart de ceux qui soutiennent le
régime, qu’ils soient partisans de l’action réflexive mais vigilante ou
partisans de l’activisme combattant, que le débat bien que profond est pour
le moment électoraliste, et que les armes doivent être aussi électoralistes,
défensives pour ne pas troubler l’électorat. Après les élections, il y aurait
peut-être plus de sérénité, de clarté dans le paysage politique pour
imaginer, en toute connaissance de cause, si le dialogue est possible, dans
quelles conditions et pour quels objectifs politiques. Comme le rappelait
Alexandre Hountondji, ce week-end, ces quatre formations ont bénéficié de
places ministériels dans l’un ou l’autre des gouvernements formés par Boni
Yayi depuis son investiture et ce n’est donc pas dans ce domaine de partage
du pouvoir qu’ils auraient à se plaindre. Même s’il sied pour la gouvernance
concertée de tendre une oreille attentive à leurs critiques, la question de
confiance demeure entière pour les supporters du régime et s’articule autour
de l’irréversibilité de la politique actuelle du changement qui impose des
remises en ordre, des accélérations de l’action et du rythme que sans nul
doute certains n’arrivent pas encore à suivre. Tout se jouera donc après les
élections, et la précampagne risque d’être rude. Tout ce que le peuple
souhaite c’est que les invectives ne prennent pas le chemin de la violence et
des intimidations inutiles, des actions déstabilisatrices pour la démocratie
béninoise. Léon BRATHIER |
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