"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Intervention brutale des hommes en treillis au Padme pour renverser le directeur général


LE BENINOIS LIBERE - - 18 mars

Yayi veut pousser au suicide Yunnus
(Le père de la microfinance regrette déjà son passage à Cotonou)

La démocratie béninoise goutte des larmes. Elle ne comprend plus ce qui lui arrive. Elle ne réalise pas que des forces de l’ordre surarmés, agissant comme des forces de désordre, assaille une institution de microfinance ayant le statut de la loi 1901 tout simplement parce que le chef de l’Etat a été surpris en flagrant délit d’intrusion. Le défoulement présidentiel de se taper arbitrairement les instances du Padme n’ayant pas plu à la bonne gouvernance, aux exigences des institutions de Breton Woods, au monde entier et au Padme, on s’attendait à ce qu’humblement, Yayi Boni crache ce pavé coincé dans sa gorge. Mais comme le Changement à décider de nous enfoncer dans les poubelles de l’Histoire. Nous voilà embarqué dans un film de guerre dont le chef de l’Etat est seul à avoir le scénario.

Hier donc, contre la justice, les droits de l’homme et le rêve de Yunnus, le père de la microfinance, les loubards du Changement étaient allés prendre service des mains du pauvre René Azocli, directeur du Padme.

Munis d’un arrêté aux odeurs mussoliniennes, un certain cadre du ministère de la Microfinance après un jogging de circonstance était tout chaud et tout prêt pour s’asseoir dans le fauteuil du directeur d’un organisme privé. On se demande si les conseillers du chef de l’Exécutif vivent encore. A moins que l’absurdité soit la norme et la directive prioritaire du Changement. Et même là, le bon sens qui pourtant est égal en nous tous recommande que le Changement tienne compte de ce que le Bénin à l’heure de la mondialisation, appartienne à un ensemble où ces genres d’agissement sont proscrits depuis longtemps. Comment comprendre que parce qu’un gouvernement à le don de se tromper et d’interpréter les textes à l’envers, on puisse en arriver à opérer un hold-up en plein jour sur l’instance dirigeante d’une association privée de type 1901 sous le fallacieux et grabataire motif que le Padme serait malade au point que seul le docteur Boni Yayi en connaît la recette miraculeuse pour le guérir.

Le patron de l’Exécutif béninois a du temps. Sinon qu’il en a suffisamment à gaspiller pour aller soigner contre les exigences de la loi, une institution alors de loin plus en forme que les instances placées sous sa tutelle. Au lieu de gérer les grands défis de l’instant, au lieu de permettre aux Béninois de sucrer son gobelet de gari, Yayi Boni bombe le torse sur ce qui ne lui appartient pas. La démocratie béninoise pleure parce qu’elle n’a jamais vu force publique au service d’une répression si aveugle. Sans attendre que la justice, qui a été entre temps saisie, situe les responsabilités, le Changement comme un éléphant aveugle, de surcroît boiteux, entre dans le boutique de porcelaine du Padme pour soi-disant sauver les articles des contributeurs de cette institution de microfinance. Pour les bénéficiaires des services de Padme, l’Emergence c’est fini ! Il faut maintenant croiser les doigts que le Bénin ne soit pas déclasser définitivement. Le gouvernement par cette sortie regrettable vient de montrer à la face du monde que, aussi bien la démocratie que le développement économique tant rêvés ont tous tort de confier le sort de 7 millions d’habitants au Changement. Pour le moment, les travailleurs du Padme qui entrent en grève dès cette brutalité du pouvoir n’ont que Dieu pour les sauver et les petits yeux pour pleurer en attendant que ça change réellement dans le cœur des princes du muscle.

Aboubakar TAKOU



18/03/2008
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