Le courant ne passe plus
LE BENINOIS LIBERE - - 8 février
Entre Yayi et ses pairs (Tandja, Kuffuor, Compaoré,
Bongo etc.)
En
dehors des sourires diplomatiques et autres formalités protocolaires exigées à
l’occasion des rencontres internationales la tension est en acier entre le
président Boni Yayi et ses pairs de la sous-région. On ne sait réellement ce
que les autres lui reprochent mais toujours est-il que ça ne va pas. Et ce
n’est pas bien pour notre pays. Nous sommes dans un ensemble et il faut compter
avec les autres.Le fait que Yayi soit absent à l’ouverture officielle de la Can est une des causes de la
mauvaise ambiance entre lui et ses pairs. En effet, c’est Kuffuor qui a
signifié à Yayi de ne pouvoir pas assurer sa sécurité à Accra. Une réponse qui
fait suite au comportement du chef d’Etat béninois à la récente rencontre de
Ouagadougou. Alors qu’il s’échinait à imposer son ministre des finances Lawani
ou son beau frère, de Souza de la Bceao Bénin au poste de président de la Boad, les autres collègues
lui ont dit niet. Et ce sont les présidents Tandja et Compaoré qui ont soutenu
le Béninois Abdoulaye Bio Tchané au poste. Un camouflet qui a précipité le
départ du docteur Boni Yayi de la rencontre sous prétexte qu’il allait donner
le drapeau à son Onze national à Cotonou alors que Gbagbo et les autres avaient
eux aussi leur équipe dans la compétition.
Le
refus déguisé de Kuffuor de recevoir Yayi à l’ouverture de la Can est le signe même du
mécontentement de ceux-ci contre président. Sans compter que la misère faite à
Nicéphore Soglo par rapport à la conquête de l’Hôtel de ville de Cotonou n’a
pas été de nature à faciliter les choses à Boni Yayi dans la sous-région.
Kérékou qui s’est imposé de rester à Natitingou sans descendre à Cotonou où il
quand même érigé un château n’est pas non plus étranger à la position des
autres chefs d’Etat. A tout cela, il faut ajouter le fait que Boni Yayi après
la victoire facile à la présidentielle de mars 2006, veuille s’afficher comme
l’incarnation d’un nouveau courant hostile à la méthode classique qui
caractérise le style des autres patriarches. En conclusion, contrairement à ce
qu’on tente de nous faire avaler, les relations du président béninois avec ses
pairs sont des plus critiques. Et ça, ce n’est pas bien quand on sait comment
cela se termine. Yayi doit revoir impérativement son style à l’international et
au Bénin pour créer une harmonie fut-elle que diplomatique avec ses pairs.
C’est ce qu’on appelle l’expérience du pouvoir d’Etat. Et ça ne s’enseigne dans
aucune faculté au monde.
Aboubakar
SIDICK