Les centrales syndicales boycottent la rencontre
14 juillet 2008
Les
centrales syndicales ne veulent pas faire de cadeau au gouvernement.
Dans une lettre adressée au ministre en charge de la Fonction publique,
elles ont décidé de boycotter la rencontre de ce jour lundi 14 juillet
2008, une rencontre prévue dans le cadre de la réflexion sur la cherté
de la vie et à laquelle elles sont invitées par le gouvernement.
Position encore radicale. Les centrales syndicales ne
participent pas, ce jour, à la rencontre à laquelle elles ont été invitées par
le gouvernement. Dans la lettre de référence : V/l numéro 339/
Mtfp /Dc/Sp du 10 juillet 2008, adressée au ministre du Travail et de la Fonction publique,
Emmanuel Tiando, les secrétaires généraux des six centrales syndicales
signataires ont notifié à l’autorité, leur refus de prendre part à cette
rencontre sur la cherté de la vie qui se tient ce jour , lundi 14 juillet 2008,
au Centre internationale des conférence de Cotonou, alors que le gouvernement
dans un communiqué diffusé à la télévision comme à la radio, invitait les
centrales syndicales , les membres des partis politiques, les Ong les membres
des associations , les artisans et autres couches socio- professionnelles , à
une journée de réflexion. Gaston Azoua de la Cstb, Emmanuel Zounon de l’Unstb, Georges Kakaï
Glèlè de la Cosi,
Dieudonné Lokossou de la
Csa- Bénin, Pasacal Todjinou de la Cgtb, et François Houssou de la Cspib ont estimé qu’il
ne leur serait pas profitable de déférer à une telle invitation où « ils
seront tenus de verser leurs préoccupations dans un forum d’organisations
qu’ils ne voient pas lutter pour la prise en compte des problèmes de l’heure ».
C’est dire que la journée de réflexion organisée par le gouvernement pour
discuter des questions liées au motif de la gigantesque marche des centrales se
tient sans les porte-paroles des travailleurs. Ce refus des centrales
syndicales de participer à une telle rencontre met encore en difficulté le
gouvernement qui ne cherchait qu’un cadre de dialogue afin de ramener la paix
au sein des travailleurs mécontents. Il faut souligner que les responsables des
centrales syndicales sont mécontents. Pour manifester ce mécontentement, ils
ont organisé une gigantesque marche de protestation, le jeudi 10 juillet
dernier, pour dénoncer la politique du gouvernement et exiger une augmentation
des salaire. Au lendemain de cette marche, le gouvernement a décidé d’organiser
une rencontre au cours de laquelle des propositions seront faites en vue de
juguler, quelque peu, la crise alimentaire. Mais le gouvernement ne doit plus
compter sur les centrales syndicales qui ont opposé un refus catégorique à
cette rencontre. RA
Monsieur le Ministre du Travail et de la Fonction Publique,
Cotonou
Monsieur le Ministre,
Comme suite à votre correspondance citée en référence par
laquelle le Chef de l’Etat a bien voulu nous inviter à prendre part à la séance
de travail visée en objet, nous venons par la présente accuser réception de
ladite invitation et nous vous prions de bien vouloir faire part à la Haute Autorité
combien nous sommes sensibles à sa sollicitude et de ses grandes préoccupations
face à la cherté de la vie.
Toutefois, en raison du caractère spécifique des
organisations syndicales de travailleurs que nous représentons, il ne nous
serait pas profitable de déférer à une telle invitation où nous sommes tenus de
verser nos préoccupations dans un forum d’organisations que nous ne voyons pas
lutter pour la prise en compte des problèmes de l’heure.
C’est pourquoi nous vous prions de bien vouloir en rendre
compte à la Haute
Autorité afin qu’un autre cadre approprié et légal de
dialogue soit retenu, où y prendront part les confédérations et centrales
syndicales ainsi que leurs membres respectifs à l’instar des concertations que
le Chef de l’Etat a eues avec d’autres composantes de la société.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Ministre.
L’expression de notre considération distinguée.
Les Secrétaires Généraux