La semance emergente pour
La récolte de sang…
mardi
Arimi CHOUBADE
Rédigé le
Avec ou sans la mort du maire Atchikpa, Glazoué
et environs devraient s’embraser. Matéri, Tanguiéta, Adjohoun, Parakou,
Malanville. Un trait commun pour tous : les ballets incessants de
l’hélicoptère présidentiel. Meetings improvisés hors campagne électorale animés
par le docteur-président lui-même. Un recours d’un citoyen de l’Atacora devant
la Cour suprême lève un coin de voile sur l’ordre du jour de ses jamborees d’un
genre spécial. Des séances de semence de la haine, de la division, de la
stigmatisation et du communautarisme. Nous voilà à la saison des récoltes.
Glazoué, Malanville pansent leurs plaies en attendant que les autres germes
arrivent à maturation à Cotonou, Abomey, Porto-novo, Kétou…
Des années de cohabitation et de fraternité
volent en éclats. Grâce à une idéologie qui s’affine de jour en jour. Il y a un
an, André Dassoundo ne s’est pas gêné pour rappeler aux populations Aïzo, au
détour d’un meeting de remerciement, que les réalisations de projets
d’infrastructures sont assujetties à l’adhésion de tous les fils de la région
au regroupement politique du chef de l’Etat, la Fcbe. Ce même Dassoundo lançait
à la minorité parlementaire au plus fort de la bataille de positionnement à la
Cena l’injure insidieuse pour les originaires d’Abomey : « ils
finiront pas construire dans votre ventre ». Danhômé aurait été construit
dans le ventre de Dan.
Toujours le même honorable qui s’autoproclame
3ème personnalité de l’Etat, qu’on retrouve fort opportunément à Glazoué le 23
février animant une marche de soutien au régime au moment où le G13 au grand
complet y tenait sa première sortie politique. Ces agissements se rapprochent
plus d’une stratégie politique mûrement réfléchie que d’actes isolés et
incontrôlés. Concomitamment, la Fcbe en tant que regroupement politique acteur
du processus électoral distille ses signaux par à-coups à raison d’une
déclaration incendiaire toutes les 48 heures. Du vol de cartes d’électeurs au
défaut d’encre indélébile en passant par la menace de boycott, les appels à la
démission du bureau de la Cena, de la suspension de tout décaissement en faveur
de l’organisation des municipales 2008 par le ministre des Finances etc.
Les doutes exprimés sur la sincérité du message
de paix du chef de l’Etat en marge du lancement de la campagne électorale sont
loin d’être des élucubrations d’adversaires politiques. Les ruines de Glazoué
prouvent que l’antidote est bien en deçà des ressentiments inséminés à
l’occasion des balades présidentielles. Priver des villages de puits, de
centres de loisirs, de pistes rurales, d’écoles ou d’hôpitaux pour des raisons
électoralistes revient à jeter les adversaires politiques en pâture. Le message
ne souffre d’aucune ambiguïté en ce moment. Pas de développement tant que les
anti-pouvoir n’auraient pas été passés par la vindicte populaire. Le résultat
peut s’admirer à Glazoué et à Malanville.
Si les aspirants génocidaires pouvaient savoir
que c’est sur toute l’étendue du territoire national qu’on a gelé la
construction de pistes rurales, de centres de santé, de puits depuis deux ans,
ils comprendront que les bulletins de vote hostiles à Yayi Boni n’y sont pour
rien dans leur détresse. Mais la propagande a préféré semer la haine dans les
cœurs en jouant les ethnies et les différences raciales les unes contre les
autres.
Au nom du goût du pouvoir ou plutôt du goût de
concentrer tous les pouvoirs.
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