L’après Cen-Sad commence Zéro franc dans les caisses de l’Etat
"Kadhafi a roulé Boni Yayi dans la farine"
Ahmed SEKO YARI
Du fait du consensus observé sur la Cen-Sad et aussi de
l’enthousiasme du gouvernement à accueillir le premier sommet d’envergure de
l’ère du Changement, beaucoup de questions ont évité d’être posées. Or les
dernières informations obtenues sur la réalité financière du sommet de la Cen-Sad ne sont pas des
plus reluisantes. L’idée largement répandue a été de faire croire que c’est le
Colonel Kadhafi qui prenait tout en charge dans ce qui était considéré comme
‘’son sommet’’. Or la réalité en est tout autre. Il paraît en effet que le
président Boni Yayi s’est tout simplement laissé avoir par la ruse du Guide
libyen. Ce dernier lui aurait en effet promis de financer ledit sommet mais que
pour un certain nombre de raisons le gouvernement devrait pré financer et qu’il
se chargerait de rembourser le Bénin dans tous les frais qu’il aurait engagé.
C’est ainsi que le Dr Yayi a pioché dans les caisses de l’Etat pour faire face
à toutes les dépenses inhérentes à cette rencontre internationale. Mal lui en a
pris car aujourd’hui Kadhafi est en train de ne pas respecter sa parole. Et ce
n’est pas faute d’avoir été averti. En effet, certains chefs d’Etat qui ont
vécu l’amère expérience de la parole du Guide libyen, tels que Omar Bongo
Ondimba et Abdoulaye Wade, ont averti Yayi de ne pas l’écouter. Selon toute
apparence donc, le président libyen n’était pas à son premier coup et cela Yayi
ne le savait pas. Dieu seul sait qu’au regard de tous ce qu’il a fallu dépenser
pour cela, les caisses de l’Etat ont dû sérieusement être mis à mal.
Aujourd’hui qu’il est dans le baba, peut-on plaindre Yayi ? Assurément non car
il a péché par le fait de ne pas avoir écouté les doyens qui ont déjà tout vu
sur le continent. Que fera maintenant l’homme du Changement pour boucher les
trous qui sont observés dans les caisses ? Lui seul connaît la réponse mais ce
qui est sûr, c’est que le règlement de ce problème ne passera pas par Tripoli
car Kadhafi doit bien rire aujourd’hui d’avoir roulé Yayi dans la farine
histoire de lui administrer le vaccin de la realpolitik internationale.