Le feuilleton « Yayi »…
4 septembre, par Arimi Choubadé parus dans le quotidien
béninois Le Nokoué
Dans
les champs, au marché, au port, au stade, aux poses de premières pierre, aux
inaugurations, aux enterrements, aux déjeuners pittoresques comme mondains.
Tous les cadreurs de chaînes de télévision du Bénin se performent de plus en
plus sur le Yayisme en mouvement. Avec une palme spéciale pour ceux de la
chaîne des grands événements qui ont pu capter le docteur-président dans toutes
les postures imaginables et inimaginables. Des images dont raffole la
programmation. Impossible de rater le « tournoi sans fin » sur la
chaîne des grands événements.
Les
U-17 ans en Corée ? Les athlètes à Osaka au Japon ? Les rugbymen en
France ou même la ligue des champions d’Afrique de football ? Aucune trace
sur l’écran des « grands événements ». Pas suffisamment instructif
pour les milliers d’élèves et étudiants pourtant en vacances. En tout cas, pas
autant que la séance publique avec les petites commerçantes au stade de
l’amitié. Le grand chef apposant ses mains présidentielles sur les victuailles
et autres articles d’étagères au milieu d’une liesse bon enfant. Le symbole
parle de lui-même. Sur les mêmes lieux où une grande majorité de ces bonnes
dames assistent régulièrement à des séances de délivrance et d’évangélisation.
J’imagine
les déchirements de cœur de mon aîné, Stéphane Todomey, un passionné du sport
contraint à cette diète en événements sportifs durant son mandat à la tête de
la télévision nationale. Une station qui s’est forgée sa réputation de
« chaîne des grands événements » du fait justement de sa capacité à
proposer des directs de nombreux rendez-vous sportifs internationaux – le
mondial,
Une
coupe du monde de football des -17 ans ne survient qu’une seule fois dans la
vie d’un adolescent. Toute une génération qui passe à côté de l’opportunité de
se projeter dans une vocation. Contrairement aux jeunes Togolais, Burkinabés,
Maliens, Sénégalais, Ivoiriens. L’émergence se joue également sur la durée et
le rêve. Les dribles et les déhanchements spectaculaires des jeunes nigérians
et ghanéens au pays du dragon ne peuvent avoir que des vertus bénéfiques pour
les têtes de linottes en mal de repère.
L’agitation
autour des Ecureuils a besoin de cette ouverture sur l’avenir pour paraître
sincère. Le Brésil footballistique qui a fait fantasmer toute la délégation
béninoise lors de la visite du président Yayi Boni au pays de
Pendant
qu’on projette de faire déplacer les Ecureuils seniors dans l’antre du dieu
foot, on prive les adolescents d’image de la coupe du monde des moins des -17
ans. L’ostracisme télévisuel ne frappe donc pas que les opposants putatifs. Il
est question ici de gens qui ne votent pas (moins de 17 ans), pour qui un
meeting ou le passage en boucle de « cauristes » à la télé ne
comporte aucune espèce d’importance. L’opinion de ces morpions ne se forge
qu’au contact des réalités du monde. Le sport de haut niveau devient alors un
précieux levain.
Les
tournois Yayi en boucle, pourquoi pas ? Un clin d’œil néanmoins aux non
votants !
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