Les chiens lâchés…
Contre la démocratie ?
mardi 27
novembre 2007, par Arimi Choubadé
Rédigé
le 27 novembre 2007
Jusqu’où
iront-ils ? Un fondateur de parti politique (de la mouvance) n’en revient
toujours pas. Lui qui dans son antre du Mono là-bas s’est vu interdit
d’activité politique par un détachement de police. Plus que de la dissuasion,
l’ex-député Hounkponou s’est heurté à une obstruction physique musclée. Ses
cris de détresse noyés dans le lac Ahémé. Aucun écho véritable en dehors de
quelques coupures de presse pour consoler cet opposant malgré lui. Un retour de
manivelle pour ce Kékérékouïste très actif à l’époque où les libertés
fondamentales ont touché des profondeurs aussi inquiétantes.
La
« fidélité » vis-à-vis du chef bien aimé … Qui a permis de placer
Rachidi Gbadamassi sous escorte policière à partir d’une clinique de santé
depuis Cotonou jusqu’à l’hôtel de ville de Parakou pour y passer service sous
haute surveillance. Qui a permis de retenir préventivement dans les locaux de
la police plusieurs journalistes au mépris de toute procédure judiciaire. À
l’origine de la controverse sur le rôle de certains militaires durant la
dernière campagne électorale. Djidja dans le département du Zou écrit
actuellement une nouvelle page de ce zèle tous azimuts à travers la présence
médiatique surprenante du chef de brigade de gendarmerie ouvertement accusée
par une partie de la population et d’élus locaux d’activisme politique
partisan.
A quoi
bon rappeler les avertissements de celui qui revendique être la troisième
personnalité de l’Etat – troisième personnalité du régime voulait-il
certainement dire – à l’encontre des populations qui seraient tentées de
cautionner une opposition ? À peine s’il ne proposait pas le fouet, la
diète et la « sibérisation » à toutes les régions qui oseraient
refuser leurs suffrages aux candidats de la liste du chef. Il y a également
cette pléiade de chasseurs de sorcières tapis dans l’administration publique qui
rivalise d’ingéniosité pour traquer, démasquer et punir tous les
déviationnistes potentiels ou avérés. Au nom du changement.
En
clair, les chiens se débrident. En témoigne la grandiloquence, l’arrogance et
les agressions verbales qui fusent sur toutes les chaînes contre les
rouspéteurs. Des débordements qui tranchent curieusement avec le discours du
docteur-président lui-même. Toujours lénifiant, on ne l’entend que parler
d’amour de la patrie, d’émergence, de lutte contre la corruption et la
pauvreté, de bonheur du peuple, du pain, de l’eau en abondance. Un décalage
loin de rassurer. Il ne suffit plus pour le chef de l’Etat d’être au dessus de
la mêlée, surtout que le zèle se dit à son service.
En
excès, ce genre de dévouement peut se révéler la locomotive la plus sûre vers
le point de non retour. Norbert Zongo serait encore vivant si les protecteurs
autoproclamés de l’honorabilité du chef n’en ont pas décidé autrement. Le
militaire togolais dont la course, urne électorale en main, à proximité d’un
bureau de vote, à l’occasion de la présidentielle de
Les
caniches ont besoin de camisole de museau, à défaut, d’une laisse assez courte.
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