Les enseignants béninois manifestent leur colère :
Une petite grève en hors-d’œuvre
Le ras-le-bol et le dégoût des enseignants commencent à monter au Bénin.
Le ton risque d’être dur, très dur les jours et les semaines qui viennent si
rien n’est fait pour les écouter et pour améliorer leur situation.
Le gouvernement de Yayi Boni ne cesse de clamer haut et fort tous les efforts
qu’il accomplit dans le domaine de l’éducation. Au nombre de ceux-ci, la
construction de salles de classe et l’engagement de nouveaux enseignants par le
biais de la politique du service militaire et patriotique semblent avoir pris
le dessus. Mais l’éducation est un maillon important dans la chaîne de
développement d’un pays et c’est ce que comprend difficilement ce gouvernement.
Comment comprendre le peu d’intérêt accordé aujourd’hui à ceux par qui passe
l’éducation du peuple ? En raison du salaire minable dont ils bénéficient, les
enseignants béninois sont les parents pauvres de la politique gouvernementale.
Pour joindre les deux bouts et faire face à l’inexorable montée de prix des
denrées de première nécessité, ils sont contraints de multiplier des vacations
d’écoles privées à écoles privées négligeant bien à contrecœur l’enseignement
dans les institutions publiques. Mais trop devient trop, les syndicats des
enseignants viennent de taper du poing sur la table. Ils ont finalement opté
pour un tout petit mouvement de grève de 48 heures, dès mardi prochain. Ils
menacent de récidiver sous d’autres formes plus combatives si les autorités
gouvernementales continuent de faire la sourde oreille face à leurs
revendications. En effet, 25 syndicats de l’éducation réunis au sein du Front
d’Actions des Syndicats des trois ordres de l’enseignement béninois ont exigé
sans condition du gouvernement : l’application immédiate des mesures contenues
dans le rapport de la commission technique mise en place par le gouvernement et
chargée de la revalorisation de la fonction enseignante ; l’organisation de la
deuxième visite médicale au profit de tous les enseignants ; la mise sur pied
du comité de suivi des recommandations du forum ; et le reversement des
enseignants communautaires et contractuels locaux en tant que contractuels de
l’Etat conformément à la décision du conseil des ministres du 28 novembre 2007.
Très concrètement, ce que demandent les enseignants béninois n’est pourtant pas
si difficile à offrir. Ils ne demandent que le minimum que peut offrir un
gouvernement responsable et soucieux de l’avenir intellectuel de ses jeunes
administrés. Construire des écoles ou encore engager des contractuels pour
résoudre le problème de l’école béninoise n’est pas une mauvaise chose en soi
mais tout cela ne constitue que l’arbre qui cache la forêt. Les problèmes de
l’école béninoise sont de réels problèmes de fond qui méritent la première de
toutes les attentions gouvernementales. Par ailleurs, il devient
fondamentalement préoccupant lorsqu’un gouvernement met plus en avant le cadre
de l’enseignant au détriment de la vie de l’enseignant. Les deux vont de pair
et l’un ne peut être privilégié au profit de l’autre. Mais la politique que
mène le gouvernement depuis deux ans, est une politique de mirage. Une
politique qui embrouille la vraie image du système scolaire béninois et pour
montrer à la face du monde que tout va bien. Il est super beau de construire
quelques salles de classe et d’en faire l’apologie à chaque discours, mais il
est encore mieux d’avoir à cœur que ces salles de classes ne seraient rien sans
ceux par qui passe la connaissance.
regardsurlebenin@gmail.com -
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