"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Lutte émergente contre la chereté de vie

L'alignement de ventres

mercredi 14 mai 2008

Arimi CHOUBADE

Rédigé le 14 mai 2008

 

La place de l’Etoile Rouge devenue le jardin d’Eden pour tous les affamés de Cotonou et environs. Alignés du matin au soir, gamelles et sacoches de fortune en main, sous les dards du soleil qui alternent régulièrement avec des pluies diluviennes, chacun attendant son tour de rationnement de quelques kilo de maïs. La fameuse manne divine offerte par le gouvernement du changement. Opération à oindre de l’huile de la bienfaisance gouvernementale absolue à en croire Romain Houéhou, prétendu président d’une association de consommateurs. Dans la pure tradition de la « crétinisation » progressive de la société civile en cours au Bénin.

En visionnaire émérite, le gouvernement Yayi Boni aurait conjuré une spirale de manifestations violentes, d’agitations sociales à travers ses spectacles quotidiens d’avilissement du genre de celui de l’Etoile Rouge. Je veux bien voir un seul des agitateurs de conscience, incorporés au changement, rappeler à notre souvenir la moindre émeute sur le territoire béninois liée à la vie chère. Personne n’a souvenance de scènes de folie de rue même au plus fort de la famine des années 75. Ce n’est pas demain que le Béninois accepterait se comporter en chair à canon parce que des incompétents ont décidé d’exploiter la misère ambiante pour les besoins d’une cause électorale.

Curieux qu’un responsable de consommateurs tresse des lauriers aux émergents pour avoir été proactifs en ce qui concerne la lutte contre la vie chère. Très occupé à courir de séminaires en conseils d’administration à la recherche de rentes et de subventions, il n’a certainement pas vu agir le docteur-président, depuis avril 2006. 14 milliards pour le coton au détriment de la production de vivriers. Des centaines de millions engloutis dans d’inutiles expéditions sur la Malaisie pour les besoins de la promotion du palmier à huile. De la vision politique ? Certainement pour rats palmistes. Pas pour des consommateurs béninois.

Pour en revenir aux mesures prises en conseil des ministres. Plus de 50 milliards. Il ne s’en trouve pas un seul défenseur de consommateurs pour relever qu’il s’agit de milliards soustraits à l’œuvre de développement. Des ressources en moins pour la santé, l’éducation, l’environnement, l’agriculture et la recherche agronomique. Pendant ce temps, les exportations de produits vivriers vers le Nigeria et le Gabon se poursuivent. Les trafiquants et autres contrebandiers figurent en bonne place sur des listes de candidature soutenues par le chef de l’Etat en personne. De la pro-action contre la vie chère ?

La constance dans toute l’Afrique c’est, que très peu de pouvoirs songent s’émanciper un jour de la fabrique de pensées et de directives des institutions internationales. Aussi bien au Sénégal, au Mali qu’au Niger ou au Cameroun, il a fallu attendre les secousses populaires avant de sortir des trains de solutions elles-mêmes inspirées de modèles préfabriqués.

Le Bénin de Yayi Boni ne fait pas exception. La révolution verte n’est jamais allée au-delà de la proclamation. Il a fallu deux ans de pouvoir pour, que le chantre du changement ne se rende compte qu’il existe une vallée sur les rives du Niger. Parce que ce n’est pas un réservoir électoral de la dimension de la Vallée de l’Ouémé visitée, revisitée n fois en l’espace de quelques mois.

Aligner les ventres creux, c’est aussi une forme de paradis version changement. N’est-ce pas Houéhou ?



15/05/2008
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