"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Des syndicats affiliés à la Cstb boycottent la rentrée

Tant que les Nouveaux programmes d'études ne seront pas retirés du circuit de l'éducation dans notre pays, la Cstb et plusieurs autres syndicats affiliés, demeureront dans leur logique de paralyser l'année académique qui s'est ouverte le jeudi passé. C'est l'impression qui se dégage de la motion lue à la Direction départementale de l'enseignement primaire et secondaire de l'Atlantique/Littoral, par Paul Esè Iko, président du Comité de combats de la Cstb et alliés. C'était au terme d'une marche de protestation partie de la Bourse du travail à Gbégamey.

Motion de protestation

Contre les calomnies, les mensonges et l'entêtement du Gouvernement à poursuivre la mise en œuvre des Nouveaux Programmes (Npe) Depuis 1974, l'école béninoise était mise à l'épreuve suite à l'introduction de 1"'Ecole Nouvelle », les résultats attendus de cette nouvelle orientation n'étant pas concluants, il a fallu repenser une nouvelle orientation pour tenter de donner à notre instruction publique sa lettre de noblesse. Ceci amena à la tenue des états généraux de l'éducation en 1991, c'est à ce niveau que sur injonction des bailleurs de fonds, l'idée d'une école fondée sur l'approche par compétence est apparue avec le plan Jeanne LAMOURE. La chose apparaissant au départ comme un programme d'expérimentation, s'est généralisée dans nos écoles sous le nom de « Nouveaux Programmes d' Etudes »(NPE). Avec sa mise en œuvre, des voix se sont élevées, pour fustiger son inadéquation avec les principes et indications de l'UNESCO. C'est en se fondant sur ces principes que la CSTB a exigé l'arrêt de ces « Nouveaux Programmes » et défendu l'enseignement dans nos langues maternelles, faute de quoi l'approche par compétence en République du Bénin ne serait que l'assassinat de l'esprit de nos enfants.
 Considérant les assauts répétés contre les libertés syndicales et leur jouissance en général, notamment dans les entreprises privées ;
 considérant les résultats catastrophiques observés aux différents examens de fin d'année scolaire 2006-2007 ;
 considérant les plaintes des usagers de l'école rejetant les Nouveaux Programmes d'Etudes (NPE) ;
 considérant l'exacerbation de la baisse du niveau des apprenants assujettis à ce programme ;
 considérant la constance et l'insistance des responsables de la CSTB à attirer l'attention des autorités sur le désastre que constitue ce programme ;
 considérant les propositions alternatives de l'Institut International de Recherche et de Formation (INIREF) et de la CSTB exprimées à diverses occasions (concertation avec le Chef de l'Etat, forum) et consignées notamment dans la déclaration liminaire au point de presse du 24 juillet 2007 fait par le Secrétaire Général de la CSTB ;
 considérant le refus et le mépris affichés par les autorités à prendre en compte ces propositions salvatrices pour une réhabilitation complète de l'école et de l'instruction publique dans notre pays ;
 considérant la décision unilatérale de privatisation de ce qui reste des secteurs vitaux de l'économie nationale (Port, SONAPRA, SBEE, OPT, S.C.O etc ...) ;
 Considérant que l'oméga de la valorisation de la fonction enseignante est la fin de la précarité et l'édification d'un corps unique d'enseignants ; Nous, participants à la marche suivie de sit-in organisée ce jour 04 octobre 2007 par la CSTB : 1. boycottons la rentrée du 04 octobre 2007 ; 2. exigeons : a. l'arrêt des Nouveaux Programmes d'Etudes et la mise en œuvre du plan d'instruction proposé par l'INIREF-CSTB ; b. la fin de la précarité dans l'enseignement et la santé avec le reversement des contractuels et communautaires en APE ; c. le respect scrupuleux des libertés collectives et individuelles. 3. Nous rendons le Gouvernement responsable de ce qui adviendrait face à la dégradation de la situation du fait de son entêtement à ne pas satisfaire les revendications légitimes ci-dessus énumérées.

Cotonou, le 04 octobre 2007

Pour les manifestants, Le Président du Comité de Combats de la CSTB et Alliés (CCCA)

Paul Essè IKO