"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

La mairie de Cotonou, longtemps restée aux mains de la Renaissance du Bénin fait actuellement l'objet d'une vive convoitise de la part des autres forces politiques émergeantes soutenant les actions du chef de l'Etat. Ce dernier, souvent présent aux côtés des populations cotonoises, a sérieusement contribué à isoler les autorités municipales dont la gestion est de plus en plus remise en cause par certains administrés. Des critiques qui sont judicieusement exploitées par les nouveaux prétendants de la mairie de Cotonou qui estiment que les jours des locataires de l'hôtel de ville sont désormais comptés. Ces responsables de la municipalité de Cotonou, à grande majorité de la Renaissance du Bénin, sont aussi conscients de l'enjeu du moment. Les sorties effectuées par le premier adjoint au maire sont complétées par celles de l'ancien Président de la République qui ne manque pas de rappeler que l'Etat doit lui concéder assez de moyens pour réaliser les projets qu'il a initiés pour la capitale économique. Tout récemment, il a accueilli à la mairie de Cotonou une foule de femmes qui ont effectué une grande marche à travers la ville pour lui apporter leur soutien.

Un Bénin émergent ne peut se construire si le centre des activités économiques ne présente toutes les caractéristiques pour consolider ce Hong-Kong ouest-africain dont rêvent les nouveaux dirigeants. Cette conditionnalité serait, selon certains proches du pouvoir, une raison valable pour le chef de l'Etat et ses hommes de contrôler Cotonou. La peur est imminente du côté de la Renaissance du Bénin dont les bases politiques sont de plus en plus menacées. Pour les observateurs avertis, elle ne résistera pas trop longtemps à l'artillerie du pouvoir. Mais chaque jour, les dirigeants de l'ex plus grand parti politique du Bénin développent des stratégies afin de contrer les assauts répétés des partisans de Boni Yayi. Les femmes de Cotonou sont entrées dans la danse, et pour certains, les Renaissants sont en train de jeter désespérément leurs dernières armes dans la bataille. Les municipales de 2008 constituent un test pour ce parti politique. Perdre la mairie de Cotonou est probablement synonyme d'un éclatement annoncé de la Renaissance du Bénin. Le danger est là, et la Rb refuse de capituler avant janvier 2008.