"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Persistance de la crise autour de la Cena:

Le plan secret de l’opposition



Écrit par Le Matinal du 31/12/2007   

Les députés de la minorité parlementaire poursuivent entre eux les concertations pour contourner l’hégémonie du camp présidentiel. Avec la nouvelle stratégie élargie à d’autres hommes politiques, c’est un plan pour bien occuper le terrain qui serait prisé.

Les partis de la minorité parlementaire ne veulent pas compter seulement sur la décision de la Cour Constitutionnelle pour ce qui concerne leurs recours en annulation de la clé de répartition pour la désignation des représentants de l’Assemblée Nationale dans les instances de gestion des élections municipales. Outre le groupe parlementaire de 30 membres qu’ils ont initié, ils veulent se soutenir dans les fiefs, permuter les membres des commissions électorales d’arrondissements (Cea) et adopter une formule commune de campagne électorale et de communication. Dans la même logique, les initiateurs du mouvement anti-cauris ont déjà enclenché des discussions avec certains responsables de partis déçus du changement pour les impliquer à leur cause. Par ailleurs, des groupes informels seraient en train d’être montés pour surveiller aux côtés des instances officielles le déroulement du scrutin sur toute l’étendue du territoire national. Et tout en fermant leurs différents fiefs à la mouvance, les formations de l’opposition veulent prendre l’opinion publique à témoin au sujet des dérapages qui seront constatés histoire de rejeter en cas de nécessité les résultats du vote. Dans cette perspective, des actions de communication sont projetées pour informer au fur et à mesure le peuple. Les ténors pourraient en cas de nécessite recourir à des affiches grand public, des descentes périodiques dans les quartiers et villages et des communiqués radiodiffusés pour se faire entendre.

Mais quelques difficultés

Les parties prenantes au mouvement anti-cauris n’ont cependant pas réussi à s’entendre sur tous les plans. Entre les responsables du Mouvement Africain pour la Démocratie et le Progrès (Madep) et du Parti Social Démocrate (Psd) qui n’ont que les départements du Plateau pour les premiers, le Couffo et dans une moindre mesure le Mono à gérer, les concessions ont été faciles. Ils semblent avoir accepté de céder leurs places Cea au Parti du Renouveau Démocratique (Prd) et à la Renaissance du Bénin (Rb). C’est au niveau des deux derniers groupes politiques que la solution est difficile à trouver. S’ils ont pu s’entendre sur les cas de Porto-Novo, d’Abomey et bien d’autres régions importantes pour chacun d’eux, la situation de Cotonou constitue jusque là un véritable casse-tête pour les protagonistes. Me Adrien Houngbédji tient à profiter autant que possible de ses récentes percées dans la 15ème circonscription électorale et au niveau de certains quartiers de la 16ème au même moment que les responsables de la Rb qui projettent reconduire le président Nicéphore Dieudonné Soglo à la tête de la mairie de Cotonou.

La porte ouverte à la violence

La situation telle qu’elle se présente actuellement ne permet pas de gérer les élections dans la paix. C’est dans le fait même que des structures parallèles sont en train d’être installées parce que la minorité craint la fraude dans le dispositif du camp présidentiel que réside le drame. Et il faut craindre les conséquences des différentes manipulations en ces circonstances. Surtout que les éléments de la minorité qui n’ont pas su bien gérer leur avenir politique et se retrouvent désormais pratiquement le dos au mur, veulent mettre tout à profit pour se donner encore une chance. C’est pourquoi, la décision de la Cour Constitutionnelle qui est très attendue doit prendre en compte cette situation pour ne pas donner raison aux oiseaux de mauvais augure.

Jean-Christophe Houngbo



31/12/2007
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